Avec « Deux Frères » de PNL sorti la semaine dernière, il fallait aller au culot pour sortir son album en même temps. Mais RK n’en a cure. Avec « Rêves de gosse » sorti ce vendredi 5 avril, il vient livrer sa deuxième tournée. Le rap, c’est un sacerdoce qu’il s’est choisi. Comme il disait sur « Bénéfice» (morceau présent sur l’album « Insolent »), c’était « ça ou le foot ». Il a choisi sa voie et bon dieu lui fasse. Il est désormais au stade à faire des clips en Thaïlande où il slalome en moto et prend la pose à la plage entre deux éléphants bienveillants dans le clip « Ne M’en Veux Pas ».

La condescendance face à son jeune âge fait qu’on le présente souvent comme le «rookie du rap français». Pourtant, RK écrit depuis l’âge de 12 ans. Venu de la ville de Meaux dans le 77 (Seine-et-Marne), il accède au studio d’enregistrement grâce aux grands de son quartier. A cette époque, il voulait les imiter et surtout les convaincre de financer ses clips, ce qui se révélera être une stratégie prometteuse.

 

Avant de sortir son premier album «Insolent » en septembre 2018, RK s’est fait remarquer sur quelques freestyles de la chaine Daymolition et lors d’un Planète Rap avec Sofiane (rappeur avec lequel il entretient un lien fort et qui se retrouvera en featuring avec lui sur son deuxième album). Dans ses morceaux, pas de langue de chêne : il évoque son passé et sa routine de jeune de cité : les gardes à vue, l’école, le foot. Faisant preuve d’une énergie hargneuse peu commune, il sait se montrer plus doux et affectueux sur le morceau « Bae » où il évoque sur une mélodie guitare les aléas d’une vie de couple face au succès d’un jeune artiste, chose que toute copine d’artiste doit connaitre. Cette première galette lui vaudra un beau succès et sera certifié disque de platine.

« Rêves de gosse » revient et s’inscrit dans la continuité de son précédent projet. Entouré d’invités de marque tels que JUL et PLK, le disque se vend comme des petits pains marocains à Molenbeek. On le retrouve assez introspectif notamment sur l’examen de conscience « J’ai trop zoné » qui débute l’album. Avant sa sortie, il avait sorti les clips « Redemption » et «C’est mon sang », une chanson et un clip qui évoquent une relation fraternelle fictive, le combat sanglant pour la dignité d’une famille et l’entraide qui en résultera. Reprenant la bonne vieille formule akhenatonaise, «  Demain c’est loin » qui clôture l’album parle du succès qui lui est tombé dessus assez rapidement et les conséquences que cela a sur son quotidien. En effet, difficile de se retrouver populaire à un âge où on a encore beaucoup de choix à faire. Alors que les médias rap viennent tambouriner à sa porte pour obtenir une entrevue, RK reste lui-même et ne prend pas le melon. Il nous a accordé une entrevue dans lequel nous nous sommes entretenus sur sa musique, son rapport au succès et la gestion de la notoriété.

Bruno Belinski