Je vais vous faire une confidence, j’écris cet article un peu comme j’ai écrit mon livre : sans trop savoir où je vais.

Tout part peut-être de là finalement : de l’inconnu. D’une subite lancée un peu imprévue, d’une impulsion que l’on prend pour avancer. Parce qu’on en a l’envie ou pas vraiment le choix. Pour faire quelque chose de sa vie.

C’est comme ça que m’est venue l’idée d’écrire « Mademoiselle cherche le soleil ». Un soir où on ne sait plus très bien ce pour quoi on est là, un soir où on a envie de raconter tellement de choses, des belles comme des plus mélancoliques. Un soir où on se réfugie sous la couette pour entendre avec délice les gouttes de pluie marteler contre les fenêtres. Un soir où on se retrouve seul face à la page blanche qui ne le restera pas très longtemps. On ne ressent pas vraiment le besoin d’écrire, je pense, mais pourquoi s’obstiner à vouloir faire autre chose quand c’est ce que l’on fait de mieux ?

J’ai eu envie d’écrire l’histoire de personnes tout à fait normales. De celles dont on ne parle pas souvent. De ces gens que l’on croise tous les jours dans la rue sans leur prêter attention. De ceux qui ont tellement de choses à dire, d’anecdotes à raconter, pour peu qu’on leur donne la parole.

J’ai eu envie d’espoir aussi, d’éclaircie dans l’obscurité que peut amener la vie. J’ai eu envie de soleil.

Deuxième confidence : j’aime écrire sur les gens. On a beau définir mon style littéraire comme « réaliste », je pense que l’Humain est tout sauf réaliste, qu’il est plein de ressources, de surprises, plus ou moins bonnes. Je retrouve tous les genres littéraires possibles dans les humains qui m’entourent, c’est une source intarissable qui m’inspire beaucoup. La magie, c’est dans l’être humain que je la puise.

J’aime mettre en lumière les gens cabossés, les cabossés de la vie. Les héros des 12 nouvelles que contient « Mademoiselle cherche le soleil » n’ont à priori rien d’exceptionnel ; tout ce que j’aime. Leur offrir un peu d’attention dans mes pages, les écouter, leur donner un peu d’amour et laisser le choix au lecteur de décider du reste. Il paraît que c’est frustrant, parfois. Moi, je préfère penser que j’offre de la liberté à mes lecteurs.

Les personnages de mes nouvelles m’appartiennent, au début, puis, comme lorsque l’on a des enfants qui grandissent, lorsque l’on est obligé de laisser les oisillons voler de leurs propres ailes, je dois les laisser s’envoler, eux aussi, vers d’autres cœurs, d’autres foyers, d’autres mains. J’ai confiance en vous, je sais que vous en prendrez soin.

Alexia Zampunieris


Alexia vient de publier son nouvel ouvrage intitulé « Mademoiselle cherche le soleil » aux Editions Chloé des Lys à découvrir ici