Lorsque l’on crée son propre média ou bien son propre blog, on donne beaucoup de soi dans ses écrits. Lorsque l’on participe à un projet commun, qu’on intègre une équipe, ce sont aussi ses valeurs  que nous partageons. La Pause Kahwa est née en même temps que mon blog culturel, Kahwa Mon Amour. Parallèlement à mon projet personnel, j’ai donc intégré une rédaction hétéroclite, pertinente et intéressante. J’ai partagé avec ces contributeurs, ses journalistes et ses lecteurs mes coups de coeurs culturels. J’en ai aussi découvert d’autres. C’est notamment Nikita, le fondateur d’Alohanews, qui m’a fait découvrir mon coup de coeur littéraire de cette année, « Je suis » de Bakary Sakho. Alohanews est un jeune média participatif au potentiel énorme. Je suis fière d’y participer!

Je partage cette dernière Pause Kahwa de l’année 2015 avec mes chers collaborateurs et mes chères collaboratrices d’Alohanews. Voici leurs coups de cœur culturels :

Le coup de coeur de Yasmine

Le Festival des cinémas indiens de Toulouse (21 – 26 avril) organisé par l’association du même nom ; suivi de très près par le Panorama des cinémas d’Inde (2 – 31 mai) à la Cinémathèque de Toulouse.

Pour beaucoup, le cinéma indien se résume à des films beaucoup trop longs, mélodramatiques et beaucoup trop kitsch… Bollywood représente pourtant la cinématographie dont la production annuelle est la plus importante au monde, bien devant Hollywood ! Cette industrie nationale, divisée par critères linguistiques (Bollywood pour l’Hindi, Kollywood pour le Tamoul et Tollywood pour le cinéma Bengali) porte une histoire, une civilisation et de nombreux codes, personnages et récits de la religion hindouiste.

En effet, de nombreux films projetés durant ces festivals traitent de l’histoire passée (Jodhaa Akbaar et l’Empire moghol) ou plus récente et des conséquences politiques et sociales qu’elle entraîne : la problématique des castes avec Devdas, la colonisation, l’Indépendance de l’Inde et l’immigration des Non Resident Indians comme dans Swades : nous le peuple ou encore la partition entre l’Inde et le Pakistan et les tensions rencontrées entre hindous et musulmans que l’on retrouve dans Veer Zaara.

En somme, on ne peut réduire le cinéma indien à un ensemble de clichés. Il s’agit d’un cinéma riche et très difficile à définir, car mêlant à la fois mélodrame, film social, comédie musicale et film sentimental.

Ces dernières années, le conflit entre tradition et modernité est très souvent abordé dans les films bollywoodiens. Je trouve qu’il a été particulièrement bien illustré à travers le film Queen de Vikas Bahl (mars 2014) qui fut mon coup de cœur de ces festivals !

Synopsis : Rani se marie dans deux jours. C’est le plus beau moment de sa vie. Toute la famille est là pour les préparatifs. Mais Vijay décide de tout arrêter. Il ne veut plus se marier avec Rani. Rani n’a que deux choix face à ce fiasco. S’enfermer et pleurer dans sa chambre ou partir en voyage de noce… seule !

Un road trip frais et plein d’humour où l’on voit Rani prendre son indépendance et apprendre à s’aimer à travers ce voyage initiatique. Un film à voir (au moins une fois) pour se réconcilier avec le cinéma indien !

Le coup de coeur de Yousra

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Le monde de la musique bouge et imagine une issue à ce monde de brutes. On parle d’amour, de femmes ou de rencontres marquantes. Mon gros coup de cœur est la sortie simultanée de deux bijoux de l’instrumentiste Iba : Kalthoum et Red and Black light. Sympathique découverte du trio féminin, LEJ, les chanteuses et la violoncelliste confirmée ouvrent le bal au chant. Suivies de près par Pentatonix, la gamme pentatonique américaine, ils partagent le chant a capella. Ibeyi, figures féminines, transporte nos oreilles au fin fond de la galaxie. Les revenants et les vénérés couvre la pop de 2015 comme Coldplay-A head full of dreams, Ellie Goulding-Delirium, The Weeknd-Beauty behind the madness, Adele-Hello ou encore le groupe Caravan palace. De nouvelles têtes viennent prendre leur place peu à peu : Soom T-Free as a bird, Nates Ruess-Grand romantic, Synapson-Convergence et G Easy-When it’s dark out. N’oublions pas l’album pour se défouler : Major Lazer-Peace is the mission. La musique de 2015 est traversée par des cultures différentes. En tête, No blues-Oh yeah Habibi suivi de très près par Mashrou’Leila-Icarus et Habib Galbi-A-WA : des albums révélant le sentiment oriental de la musique. Et les poètes de notre siècle? Grand corps malade serait parmi nous, avec le nouvel opus d’Abd Al Malik et le maestro Oxmo Puccino : tout en scarifications. Mais revenons sur une tendance plus douce avec Qi de Phildel. La venue de Lang Lang à Paris enchante les partisans du classique revisité. Sur les traces de Chopin, nous redécouvrons le romantisme. Fin et bonne année à tous 😉 Que les instrumentistes dominent la sphère musicale !

Le coup de coeur de Nikita 

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Dans son dernier opus « Nero Nemesis », Booba, à la voix ténébreuse, chantonnait avec mépris que, lui aussi, savait faire de la « trap de merde ». En cette fin d’année 2015, l’impression que la trap semble être à bout de course, essoufflée de tous ces artistes qui arrivent sur elle « plus vite que les ragots », est à la fête. Le flow saccadé et les rimes pauvres (pas de généralisation) ne sont plus la panacée des rappeurs d’Outre Atlantique. La frénésie des rappeurs sur un beat minimaliste quasi révolue, ce sont les voix suaves qui se sont essayées à l’exercice trap. En écoutant des artistes tels que August Alsina, Brison Tiller ou encore Jacquees, la trap semble amener une texture intéressante au rhythm and blues qui s’est engouffré dans un univers spleen depuis quelques années.

Ce trap r’n’b étoffe la palette de couleurs musicales que contient le néo-r’n’b incarné par des chanteurs aux vibes vaporeuses tels que The Weeknd, Frank Ocean, SZA ou encore Doja Cat. Par ailleurs, le second album d’August Alsina, « This Thing Called Life » sorti il y a quelques semaines, accompagnera sans doute beaucoup d’auditeurs cet hiver. De l’autre côté de la rive, le chanteur français Nov a également sorti son EP « EVO » aux sonorités rythmées à la sauce trap. A l’heure de clôturer cette année, l’art urbain, hip-hop ou de la street (biffez la mention inutile) a bonne mine !

Le coup de coeur de Mouâd

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En ce froid sibérien, j’ai décidé de me rendre au cinéma. Je voulais aller voir n’importe quel film sauf le nouveau Star Wars. N’en déplaise aux sbires de Dark Vador. Un film a attiré mon attention : In the Heart of the Sea, une fiction dramatique US de Ron Howard. Le film est une adaptation cinématographique du livre éponyme de Nathaniel Philbrick. Le récit retrace, au début du 19e siècle, le naufrage du baleinier Essex qui inspira Herman Melville pour son roman culte Moby Dick.

En 1819, à bord du baleinier Essex, le capitaine George Pollard a pour mission de mener une expédition avec, sous ses ordres, une vingtaine d’hommes à bord pour chasser la baleine qui dispose en son sein d’une huile très choyée. Mais cette quête en pleine mer ne se fera pas sans mal. Leur navire fera la rencontre d’un grand cachalot blanc qui le détruira, contraignant les passagers à embarquer dans des radeaux de fortune. Loin des terres, les naufragés survivront de biscuits secs et gorgées d’eau potable au quotidien.

Le film nous emporte dans l’univers marin de ces hommes qui sont livrés à eux-mêmes. Il faut se méfier de l’eau qui dort. Le cachalot blanc d’une envergure de 26 mètres n’est jamais très loin. Durant 90 jours, ces hommes n’ont qu’une seule envie, retrouver la terre ferme. Bref, laissez les étoiles pour vous immerger au cœur de l’océan.

Espérons que la collaboration Kahwa Mon Amour x Alohanews 2016 sera aussi riche de partages et de découvertes que la collaboration de ces derniers mois.

Information, peace and unity.

Atika

Retrouvez l’auteure sur son site Kahwa Mon Amour