Elle a présenté son projet sur les réseaux sociaux, principalement sur instagram: ce sont 42 femmes qui ont répondu à cet appel (en réalité, il devait y en avait encore plus). Le mot d’ordre était ceci : « Venez telle que vous êtes, avec vos différences et vos identités plurielles », mais attention, il y avait tout de même une règle à respecter : pas de Photoshop.

C’est qu’il est quand même toujours difficile de s’accepter sans quelques filtres ou modifications. En effet, « les femmes restent pour la plupart du temps, dure avec elle-même et même si c’est en photo ». Yasmina souligne que cette condition « pas de Photoshop », n’a pas pour objectif de mettre à mal les femmes qui pourront utiliser -si elles le souhaitent, du make up. Non, il s’agit surtout d’être en opposition aux femmes que l’on retrouve au quotidien dans les publicités et affiches, qui ont généralement été photoshopées et qui ne sont finalement pas de « vraies femmes ». Cependant, « il s’agira évidemment d’exposer une photo qui leur plaît, car ce projet a pour but de faire plaisir aux femmes » ajoute la jeune femme de 26 ans.

Cette exposition n’est pourtant pas une fête, « il n’y a rien à fêter » souligne Yasmina Guerma, qui est bénévole à Le Space, là où l’exposition aura lieu. Le Space est un café culturel géré majoritairement pas des femmes et où plusieurs activités sont proposées, un public très riche et varié s’y retrouve régulièrement. Rien à fêter donc, elle explique pourquoi avec beaucoup d’émotions, ce sont les différentes réalités que subissent les femmes et notamment en Belgique qui sont évoquées : agressions sexuelles, violences conjugales, harcèlements, discriminations, le regard « colonisateur » de certains sur les femmes africaines, etc.

Le projet aboutira donc le 8 mars, lors de la journée internationale des droits des femmes, ce qui sera l’occasion pour les personnes qui viennent voir l’exposition, d’observer une diversité de femmes. « J’ai demandé aux femmes qui ont accepté de faire partie de l’expo, de m’écrire une résolution de vie, cela accompagnera leur photo exposée », cela sera également un moment où toutes  les femmes pourront prendre la parole librement et sans jugement.

Yasmina GueraYasmina Guerma est une jeune femme bruxelloise, belge, d’origine marocaine et qui de par ses voyages et différentes réflexions sur ses identités, a eu cette chance de découvrir une évolution dans son regard sur le monde et la diversité. C’est aussi de ses propres expériences personnelles, parfois difficiles comme les centaines d’exemples qu’elle raconte sur l’insécurité dans les rues et transports en commun bruxellois, qui la pousse à défendre toutes les femmes: musulmanes, tatouées, « mal habillées », Noires, etc.

Cet intérêt pour la photographie que l’on peut admirer sur son compte instagram vient aussi de sa mère, « elle a toujours aimé faire des photos souvenirs, on a des vieux appareils photo chez nous, mais aussi tout plein d’albums photo de la famille, la photographie ça a une histoire dans ma famille ».

Une expo qui part d’une seule femme, Yasmina, un projet réalisé avec plusieurs femmes et qui mérite d’être découvert si l’on veut prêter attention à la diversité féminine sur Bruxelles.

L’exposition « goddess » est à découvrir ce vendredi 8 mars 2019 à « Le Space ».

BEN AISSA Ikram