Journaliste, réalisatrice, écrivaine, chroniqueuse, animatrice télévision…Rokhaya Diallo est un visage auquel on associe souvent le mouvement afro féministe en France. Alors est-ce que parler de féminisme, c’est démodé ? Pas si sûr !

Bien que le corset ne soit plus d’actualité, il existe pourtant toujours un corset mental dans lequel sont tenues en otage les femmes soumises aux dictats de la beauté. Comme celui du cheveu lisse, la taille fine ou encore de la peau claire. L’afro féminisme en France ne date pas d’aujourd’hui, les femmes noires sont mobilisées depuis très longtemps dans l’hexagone. Dès 1920, des salons littéraires étaient tenus autour de la question noire, et plus spécifiquement la question des femmes noires. À l’initiative de ces questionnements des femmes antillaises, explique Rokhaya.

Depuis quelques années des jeunes femmes noires, se sont emparées des réseaux sociaux pour rappeler ce combat et l’actualiser à la lumière des réalités actuelles. Cette émergence de l’afro féminisme, fait écho à d’autres revendications de femmes qui veulent exister dans la cause féministe qui tend parfois à être trop blanche. Nous pouvons ainsi parler des femmes musulmanes, des femmes musulmanes noires, mais aussi de femmes asiatiques à l’origine de collectifs visant à sensibiliser aux différents féminismes existants.

Dans cet entretien, Rokhaya nous parle aussi de son livre « Afro ! », où elle dresse 100 portraits de personnes aux cheveux crépus, frisés qui assument leur chevelure. Assumer, c’est s’opposer aux standards imposés. Mais le choix du cheveu naturel est-il toujours facile à faire dans un emploi où la hiérarchie est assez importante ?

Rokhaya Diallo n’est pas anti-tissage ou défrisage , elle se définit comme pro-choix, dès lors que le choix est éclairé et que le choix ne se fasse pas avec la conviction que le cheveu crépu est moche et indigne de valorisation.

Un échange de qualité avec Rokhaya Diallo , qui est persuadée que l’amour et le militantisme vont de pair. L’amour des autres et l’amour de soi, autant de points abordés dans cette interview avec Rokhaya Diallo.