« Hymne à l’imperfection », c’est le nouveau spectacle de Mathieu d’Angelo, alias Maky, artiste belge. Vous aurez l’occasion de découvrir ce spectacle audacieux au théâtre Varia, à Bruxelles, du 17 novembre au 2 décembre à partir de 20h. Alohanews est parti à la rencontre du virtuose de l’improvisation.

Est-ce un spectacle autobiographique ?

Je prends appui sur différents épisodes de mon parcours dans «Hymne à l’imperfection ». L’hymne, c’est tout ce qui est le rapport au son, et l’imperfection c’est tout ce qui est en rapport avec mon parcours. À 6 ans j’ai été diagnostiqué hyperkinétique. On m’a mis dans un enseignement spécial et à partir de ce moment-là, c’est parti en vrille. La force des mots m’a beaucoup aidé dans mon parcours.

Qu’est-ce qui vous plaît tant dans l’improvisation ?

Pour rebondir par rapport au spectacle, il y a des parties qui sont écrites, des parties qui sont improvisées, des parties qui sont en rapport avec le son et il y a aussi des parties qui sont en rapport direct avec le public. Un public différent chaque jour entrainera une improvisation différente. C’est la surprise à chaque rendez-vous.

Ce que j’aime dans l’improvisation, c’est l’instant présent. Il y a aussi une part d’adrénaline qui est partagée par le public qui vit l’instant avec l’artiste. Il réagit, donc tu réagis aussi. C’est aussi un moment où le spectateur sort de son rôle de spectateur. C’est important aussi.

Est-ce que sans votre bagage dans le rap, ce spectacle n’aurait jamais eu lieu ?

Bien-sûr que non ! Parce que mon école c’est ça, et c’est aussi ça ma volonté dans le spectacle, comme à l’époque où je suis passé au slam. C’est de montrer ce qu’est le rap, l’écriture qu’il y a derrière. C’est quoi la technicité, c’est quoi la recherche, c’est quoi la poésie, c’est quoi le côté brut ; c’est quoi cette parole entre guillemets non académique qui peut bouleverser parce que c’est quelque chose qui vient des tripes. C’est un art brut ! 

 

Vous étiez un excellent vendeur, on dit de vous que vous pouviez tout vendre ! Est-ce que vous vous servez de votre pouvoir de persuasion pour monter sur scène ?

Non. Je n’essaie pas de persuader. Quand tu es en dehors de la scène et que tu dois essayer de vendre ton projet, comme je dis c’est la guerre et tu ne fais pas la guerre sans munitions. Mais sur scène, c’est un partage. Ce qui m’intéresse surtout, c’est le fait que tu peux te planter sur scène et que ce qui importe c’est la manière dont tu vas te relever. C’est ça mon pouvoir de persuasion entre guillemets.

Dans votre spectacle la musique joue un rôle essentiel. Est-ce qu’elle occupe aussi une place importante dans votre vie ?

Oui. Dans le spectacle elle est importante parce qu’elle vient appuyer la parole. Parfois elle vient raconter des choses. Elle a plusieurs fonctions. Après dans l’ensemble, dans ma vie, oui j’écoute tout le temps de la musique. En plus il y a tellement de choses à écouter. Ça fait du bien.

Vous avez été diagnostiqué hyperkinétique assez jeune. Est-ce qu’en en parlant ouvertement vous voulez en quelque sorte servir de modèle à d’autres personnes qui souffrent de maladies ?

Devenir un modèle ça serait prétentieux, mais la raison pour laquelle on fait des ateliers depuis des années c’est parce qu’on s’est retrouvé derrière ces bancs, dans ces écoles. Donc si on peut essayer de partager quelque chose en sachant quelles ont été les conséquences, c’est déjà quelque chose. Les ateliers c’est un prétexte à la rencontre.

Propos recueillis par Leila El Hariri

Hymne à l’imperfection est disponible du 17 novembre au 2 décembre 2017 au Théâtre Varia