Alors que le r’n’b français peine à retrouver ses marques, un grand nom vient de faire son retour : Singuila. Son nouvel album « Entre 2 » est dans les bacs avec des invités de marque sur le projet. Youssoupha, Alonzo, Sofiane, l’artiste réalise un retour de flammes. Rencontre. 



Bonjour Singuila, après toutes ces années, les relations avec les femmes sont-elles toujours aussi tumultueuses ?

(Rires) C’est vrai que c’est ma marque de fabrique. Je raconte toujours des histoires un peu spéciales avec les femmes. Mais ce sont des histoires que tout le monde peut vivre, c’est juste que je suis celui qui ose en parler. Il y a des moments où je vis de bons moments avec des femmes et il y a des moments qui sont un peu plus compliqués. Ça arrive à tout le monde.

Tu reviens sur scène après un petit temps d’arrêt, comment revient-on sur scène lorsqu’on arrive dans cette nouvelle vibe avec un R’nb qui a du mal à retrouver ses marques, ses lettres de noblesse ?  

Je n’ai pas peur que l’on revienne, car le R’nb n’a jamais vraiment été installé en Europe, le R’nb francophone en tout cas. Chaque fois que tu as pu entendre le nom « Singuila » c’était pendant des périodes où le R’n’b ne fonctionnait pas spécialement. J’ai la chance d’avoir ma griffe, ma façon de raconter les histoires, mon type de mélodies et je pense que tous ces éléments j’arrive à les chercher chez les gens. C’est ce qui fait qu’ils s’attachent à moi, à ma musique.

Aujourd’hui, on voit que les rappeurs se mettent eux aussi à chanter. Vu que ç’a chamboulé un petit peu les collaborations entre des chanteurs français et des rappeurs français ; les rappeurs qui se sont mis à chanter n’invitent plus forcément de chanteurs. Quel est ton regard sur ce changement ?

C’est parce que les rappeurs étaient jaloux de mon son ! (rires)

Non je rigole, c’est vrai que les rappeurs chantent de plus en plus et je trouve ça bien. Certains s’aident de l’auto-tune mais même nous aujourd’hui dans le chant on utilise l’auto-tune. Juste pour l’effet, pour avoir un son, une fréquence bien précise qui est à la mode aujourd’hui. C’est bien que les rappeurs se mettent à chanter, ils peuvent passer de l’un à l’autre. Si on retire les mélodies, on voit quand même que ce sont, pour beaucoup, de bons auteurs qui ont un bon flow, une bonne rythmique.

Il y a un titre dans l’album qui s’intitule « Mon père c’est ma mère ». Tu y racontes le fait de vivre une enfance sans père et il existe pas mal de jeunes qui vivent cette expérience monoparentale. Comment tu l’as vécu et quels conseils donnerais-tu pour surpasser cette forme de « traumatisme » ?

Certains se sentent un peu comme des « handicapés sociaux » … Il y a beaucoup de choses pour lesquelles la mère arrive à pallier … J’ai eu la chance d’avoir des frères qui ont un peu atténué l’absence du père. Ils ont pris leur rôle et je pense qu’ils ont assuré. J’ai évolué sans trop en pâtir.

Il y a aussi un titre qui s’appelle « Ca devient chaud » (suite du titre « Préparatifs » qui était présent sur le premier album), est-ce qu’avec ce titre je vais pécho carrément ou pas parce que…parce que j’ai fait des pompes, j’ai mis du parfum.

(Rires) Normalement quand tu mets « Ça devient chaud » c’est que tu es déjà parfumé, tu as déjà fait des pompes et tout ça. Donc c’est le moment où la meuf arrive et que tu mets tout en pratique. C’est là qu’on voit si t’es un bon élève ou pas ! Normalement tu devrais conclure (rires).

Qu’est devenue Aïcha finalement ?

Elle est mariée, elle a eu des enfants, mais sans moi (rires) ! Elle est mieux loin de moi, je pense !

Pourquoi ?

Parce que je n’étais peut-être pas prêt à cette époque-là.

Quel est l’objectif de cet album ? Est-ce que tu te fixes une limite ?

Je ne me suis pas vraiment fixé de limite, je n’ai pas de prétention avec cet album. C’est de la musique donc c’est là pour détendre les gens. Sur certains thèmes c’est pour faire voyager ou réfléchir et surtout pour s’amuser, pour faire sourire. C’est un album que tu peux mettre en faisant ton ménage, en voyageant dans ta voiture ou dans les transports. C’est peace, c’est beaucoup de mélodies, ça fait du bien. C’est comme un massage spirituel (rires).

Propos recueillis par Nikita Imambajev