Le 6 mai 2012, François Hollande remporte l’élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy et devient ainsi le septième président de la Ve République et le second de gauche, après François Mitterrand dont il voulait être « enfin le successeur ». Avec son slogan « Le changement, c’est maintenant », François Hollande a misé, tout au long de sa campagne présidentielle, sur l’impopularité du président sortant pour se propulser à l’Élysée, tout en se présentant comme un « président normal » en opposition au style de son adversaire. Pourtant, aujourd’hui, tandis que règne une atmosphère sombre, voire austère sur l’hexagone, le locataire de l’Élysée est victime d’un acharnement médiatique. Retour sur une première année de quinquennat bien difficile…

Depuis le début de sa présidentielle, François Hollande  ne cesse de s’effondrer dans les sondages.  Surnommé Flamby dès ses premiers pas à la rue des Faubourgs Saint-honoré, il est devenu aujourd’hui la cible d’une avalanche de critiques. Qualifié dans la presse de « mauvais président » voire même de « perdu et désemparé » par ses pairs, il est aujourd’hui la victime d’un anti-hollandisme de web permettant à des internautes de produire quotidiennement des critiques acerbes envers un président qui gagne, jour après jour, en impopularité.  

Pourtant, le programme du candidat socialiste, destiné à « redresser » et à « rassembler la France », était prometteur. Il mettait en avant un lexique caractéristique aux sonorités évocatrices : la gauche, la lutte contre la finance, les classes moyennes ou populaires face aux riches, les inégalités, le rassemblement, le changement… Ses « 60 engagements pour la France » publiée sur une quarantaine de pages annonçaient des mesures nouvelles allant d’une profonde réforme de la fiscalité, de mesures en faveur des petites et des moyennes entreprises jusqu’à des propositions sur l’éducation et la jeunesse.  Mais qu’en est-il de son application concrète ?

Face à l’exaspération des Français due à ce « non-changement », le président français a fait une intervention télévisée, ce jeudi 28 mars, qui était très attendue.  Encore une fois il a tenu un non-discours que l’on pourrait qualifier de « flambyant » tant la situation économique exige d’autres réponses que des déclarations générales dont les applications concrètes échappent largement aux Français. Souhaitant dissiper les doutes sur un bilan jugé maigre, il a tenté de rassurer les Français avec un « j’ai le sang froid ». Trop froid peut-être ?  En effet, s’il a tenu quelques promesses sur le plan social lui permettant de déplacer l’attention du public vers des controverses secondaires, en appliquant notamment un « mariage pour tous »; sur le plan économique, la liste des renoncements est déjà bien longue : un traité européen non renégocié, mais seulement complété, une taxe à 75 % en attente d’aménagement, un gel des prix du carburant enterré, une non-intervention au Mali non respectée, un droit de vote aux étrangers oublié…

Mais finalement, n’est-il pas normal qu’à force de semer des promesses on récolte la tempête ?

 

Chaïmae Ouaret