Le 21 mai dernier, sortait le second ouvrage de Mélanie Georgiades also known as Diam’s, intitulé « Mélanie, Française et Musulmane ». Un titre antinomique, diront les patriotes « meinkampfiens ». L’ex-rappeuse originaire du 91 nous prouve le contraire.

Son premier bouquin autobiographique remportait le « disque d’or » du livre comptabilisant 55 000 copies vendues. Lors de sa traditionnelle et seule sortie médiatique dans l’émission « Sept à Huit », Diam’s suscitait le buzz. Son look « muslimfriendly » n’a visiblement pas reçu les amitiés de nombreux Français. Depuis, l’écrivaine s’est retirée des réseaux sociaux histoire de souffler et de laisser passer l’averse médiatique.

Tous ceux et celles qui s’attendent à un pamphlet prosélyte seront déçus. Ce second livre est un condensé d’expériences de l’ancienne gourou de la scène du rap français. Des confessions dévoilées, en passant par le milieu du showbusiness, sa conversion, ses relations familiales ainsi que sa nouvelle vie, Mélanie est un brut de femme, une vraie. Après la triste actualité du 7 janvier dernier, Mélanie n’avait qu’une seule envie : « faire ensemble un bout de chemin ». C’est dans cet état d’esprit que l’écrivaine s’essayait dans ce second volet autobiographique. Des questions qui fâchent en France également ont été abordées comme l’expression religieuse en public. Même en mettant le doigt sur ces thèmes à passion, Diam’s réussit à en parler avec lucidité dans ses lignes. Qu’on se le dise, « Mélanie, Française et Musulmane » n’est pas un chef-d’œuvre au sens littéraire du terme. L’auteure s’est contentée de se raconter simplement offrant l’accès à tous les lecteurs. Ce bouquin se fait une place, sans embarras, dans ma modeste bibliothèque, pour son côté épuré. Pour son côté vrai.

De chapitre en chapitre, les yeux rivés sur les phrases témoignant de sa dépression du star-système, de son divorce, de sa fille ou encore de sa réconciliation avec son père, j’ai appris à relativiser. Sans que Mélanie le fasse, la leçon s’imposait d’elle-même, en grande autodidacte. Somme toute, « Mélanie, Française et Musulmane » est un amas de mots culminant vers une seule pensée, celle de l’amour universel. Ce qui n’est pas sans rappeler un poème qui m’est particulièrement sensible, celui d’Ibn Arabi, le sceau de l’érudition andalouse et musulmane. Un livre à découvrir.

Imambajev Nikita

Ode d’Ibn Arabi

Auparavant, je méconnaissais mon compagnon

Si nous n’avions la même croyance.

À présent, mon coeur est capable de toute image :

Il est prairie pour les gazelles, cloître pour les moines,

Temple pour les idoles,  Kaaba pour les pèlerins,

Tables de la Thora et livre saint du Coran.

L’Amour seul est ma religion,

Partout où se dirigent ses montures

L’Amour est ma religion et ma foi.