Depuis quelques jours, la toile s’agite. Bruxelles, capitale de l’Europe, vit un évènement on ne peut plus insignifiant : le sapin de Noël grandeur nature sera remplacé par une structure métallique lumineuse en forme d’arbre. Jusque-là, l’information paraît anecdotique. Seulement voilà, la députée bruxelloise du CD&V (cdH néerlandophone), Bianca Debaets monte au créneau et soupçonne une impulsion religieuse. En sachant que l’appellation « Marché de Noël » n’est plus et a laissé place aux « Plaisirs d’hiver », c’en est assez !

Un tollé s’en suit dans les réseaux sociaux aux relents bien nauséabonds. Tout le monde semble prendre position et les accusations tombent telles des feuilles mortes. La guerre est déclarée ! Samuel Huntington doit se retourner dans sa tombe avec ce sapin qui signifie le choc des civilisations. Il est primordial de pérenniser les valeurs chrétiennes que cet arbre incarnait ! Que ces fous barbus qui veulent installer la charia retournent de là où ils sont ! Il faut combattre l’extrémisme religieux qui sévit derrière cet arbre artificiel LED présageant le lancement des croisades 2.0 !

Quelques facteurs titillent tout de même l’initiative de résistance des valeurs conversationnistes que reflète cet évènement. Les voici :

       La communauté musulmane n’est en rien responsable de cette initiative, annonce le porte-parole du bourgmestre bruxellois, Nicolas Dassonville : « Cette année, les ‘Plaisirs d’Hivers’, les festivités qui animeront le centre de la ville pendant les fêtes de fin d’année, à partir du 30 novembre, sont axées sur la lumière. Parmi les cinq projets d’illuminations retenus, il y a cette ‘ode au sapin’, une structure métallique qui sera illuminée à l’intérieur et à l’extérieur, sur laquelle les visiteurs pourront grimper». Il ajoute : « Mais il y aura également sur la Grand-Place des petits sapins naturels et une crèche. Ceux qui prétendent que nous voulons supprimer les symboles de Noël se trompent lourdement ».

       Le sapin et ses guirlandes sont-ils vraiment les valeurs traditionnelles du christianisme ? Non. Le cri de la perte d’identité d’une Belgique chrétienne est, donc, un bruit sourd. Une identité manifestée par certains qui ne connaissent même la date de l’indépendance du plat pays !

       Et puis, la carte de la laïcité dans tout cela ? Souvent bouclier contre des libertés individuelles telles que le port du foulard n’a-t-elle pas un effet sur le symbole pseudo-chrétien qu’incarne cet arbre ?

       Ensuite vient l’aspect économique et marketing de la féerie de Noël. La seule doctrine adulée par nos politiques est la logique des marchés et non des potentielles revendications mahométanes d’une communauté minoritaire de la Belgique. Soyons sérieux !

Un adage d’un homme bien pensant me vient à l’esprit : « Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse». Faisons le deuil de ce sapin végétal ainsi que de l’esprit de ces « défenseurs » de l’identité belge qui craignent la lumière de toute part ! Ce sapin laissera toutefois quelques épines derrière lui. Informez-vous !

 

La rédaction