Le dimanche 11 juin, par le biais du ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, Israël a annoncé une décision inquiétante. Le pays de Benjamin Netanyahu a choisi de réduire à deux heures par jour l’approvisionnement en électricité de la bande de Gaza. La communauté internationale s’est dite inquiète par cette mesure. Une décision qui pourrait contribuer au regain de violence dans la région.


La bande de Gaza, une région non-loin du désert, subira la limitation du courant électrique en plein mois de Ramadan. Tandis que l’été arrive à grands pas, les Gazaouis devront faire face à une nouvelle situation délicate.

Ce tournant est notamment l’œuvre de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui a décidé de réduire de façon significative les paiements qu’elle verse à Israël pour la livraison de l’électricité dans la bande de Gaza. Pour Gilad Erdan, il n’est pas question pour qu’Israël paie une partie de la note. Les sources israéliennes indiquent qu’en avril dernier, l’Autorité palestinienne a choisi de ne plus payer l’approvisionnement en électricité. Une décision catastrophique aux conséquences dangereuses selon le Hamas. 

Pourquoi une telle mesure ?

Depuis 2007, l’Autorité palestinienne n’a plus le contrôle de la bande de Gaza. Les prérogatives de l’Autorité sont valables qu’en Cisjordanie occupée, séparée de Gaza par le territoire israélien. Depuis, les réconciliations n’ont pu voir le jour. Par ailleurs, l’Autorité palestinienne accuse le Hamas d’aggraver la situation dans la bande de Gaza depuis une décennie. 

Malgré la perpétuation du conflit israélo-palestinien, Israël et l’Autorité ont trouvé des terrains d’entente sur différents sujets. Quant au Hamas, le gouvernement israélien nomme la structure d’organisation terroriste et soumet la bande de Gaza à un ferme blocus.

 

Pour Gilad Erdan, cette décision drastique ne mènerait pas à des nouvelles confrontations avec Israël : « Il n’est pas sûr que cela provoque un affrontement militaire, il se peut que les Palestiniens commencent à comprendre la catastrophe que représente pour eux le Hamas ». Le mardi dernier, Benjamin Netanyahu, Premier ministre, a indiqué qu’« Israël n’a aucun intérêt à une escalade et tous ceux qui pensent le contraire font erreur ».

Alors que les instances politiques cherchent à déstabiliser l’une ou l’autre entité politique de la région, des organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme. L’ONG Gisha a notamment envoyé une lettre au ministère de la Défense israélien. Quelles aggravations ? Citée par le Jerusalem Post, Gisha dénonce :

« Diminuer l’approvisionnement en électricité aura des conséquences sérieuses : un million de litres d’eau sont chaque jour pompés dans la Méditerranée. Les stations de desallement ne pourront pas fonctionner. Le système d’évacuation de l’eau ne pourra pas fonctionner. Les générateurs seront en surcharge. Des services entiers des hôpitaux pourraient arrêter de fonctionner et la vie de certaines personnes mise en danger.”

Nikita Imambajev