Caractérisé par la terreur ainsi qu’un climat d’insécurité et de violence, le terrorisme international sévit depuis quelques années. Les attentats du 11 septembre, le conflit israélo-palestinien et la nouvelle forme de nationalisme au Moyen-Orient d’inspiration religieuse sont des éléments du développement du terrorisme moderne. Depuis le Printemps arabe, le phénomène géopolitique a pris une dimension considérable qui pourrait se déverser dans tout le système mondial.

Presque 2 ans se sont écoulés après le séisme révolutionnaire arabe. Peuples élevés, chefs d’État en berne et une couverture médiatique spectaculaire ont accompagné cet évènement historique. En 2013, la réalité est loin d’être jouissive : une instabilité des États, une population mécontente et une flopée de groupements salafistes fleurissent un peu partout au Moyen-Orient. Même l’Algérie, elle qui s’est remarquée avec son appareil répressif pour faire face aux vagues de révolte lors du Printemps arabe, subit le phénomène terroriste. En effet, pendant que nous écrivons ses lignes, une centaine de personnes sont détenus en otage sur le site gazier d’In Amenas, dans le centre-est de l’Algérie. Depuis le mercredi 16 janvier, un groupe islamiste s’est emparé du contrôle du site et justifie cette intervention par le soutien de l’Algérie aux opérations militaires françaises au nord du Mali. Le groupe porte le nom de la brigade Al-Mouthalamin dirigée par un ancien partisan d’Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Mokhtar Belmokhtar. Plus de 300 Algériens ainsi que 41 autres otages d’origine britannique, française ou encore philippine sont entre les mains du groupuscule terroriste. Le gouvernement algérien tarde de donner l’assaut et craint un massacre sans mesure sur le site gazier situé à 1300 km de la frontière libyenne.

Dans un article plus ancien d’Alohanews, Bernard Guetta expliquait brièvement la situation au Sahel ainsi que les relations qu’entretiennent les autorités françaises et maliennes et la non-intervention de la France au cœur de la cible. Quelques mois plus tard, François Hollande donne le feu vert à ses hommes pour démanteler les terroristes de l’AQMI.

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Rappelons le, l’AQMI (Ansar Ed din également) revendique être à l’origine de la stricte application de la charia dans la région désertique malienne et également des attaques du consulat américain de Benghazi et de l’ambassade américaine à Tunis (Ansar al Charia).

L’opération militaire française est d’une importance cruciale. Toutefois, plus le temps passe et plus les zones d’ombre se font plus fréquentes. Sachant que le territoire du Sahel est plus grand que la France, comment vont-ils s’y prendre ? La France est elle apte à gérer cette situation qui dure depuis des mois? Quelles seront les mesures prises par le président socialiste pour éviter de faire les mêmes bourdes que son prédécesseur en Libye ? Pourquoi les militaires maliens interdisent tout média de pénétrer dans les zones de combat et de couvrir cette opération ? Qu’ont-ils à cacher ?

Quoi qu’il en soit, le soulèvement arabe a eu des répercussions tout autant inquiétantes qu’euphoriques. D’énormes pillages des arsenaux libyens et d’armements ont contribué à renforcer ces groupes terroristes pourtant très minoritaires. La difficulté des gouvernements à se relever et à relancer l’économie a plongé tous ces pays dans une situation précaire et un maintien de l’ordre inefficace laissant bon nombre de djihadistes impunis. Bref, les évènements des dernières années nous le montrent, le terrorisme a chamboulé le paysage des relations internationales à l’aube du 21e siècle.

Nikita Imambajev