Ce dimanche 3 décembre au matin, deux jeunes femmes de confession musulmane ont été victimes de discrimination dans un centre d’équitation à Zellik. Alors que leur venue ne consistait qu’à pratiquer leur passion, elles se sont rapidement retrouvées face à une responsable tenant un discours ségrégatif à leur égard.

En changeant de club équestre, les jeunes femmes n’ont pas imaginé une seconde subir une injustice de par leur conviction religieuse ou leur culture. Elles ne rencontraient aucune difficulté dans leur ancien club, mis à part la distance.

Avant de se rendre sur place, un de leur ami est allé sur les lieux et eut un premier contact téléphonique pour avoir des renseignements sur le club. La responsable confirme qu’il n’y a aucun problème et que la réservation pour 4 personnes est valide pour le dimanche 3 décembre.

Arrivées au club, les jeunes femmes sont accueillies avec froideur par Brigitte Bauwens. « La responsable a cherché des arguments en voyant que nous étions 3 personnes au lieu de 4, mais s’est vite perdue dans ses justifications », nous confie Fatima. Après avoir fait un tour dans l’écurie, la gérante leur explique en premier lieu que le voile est interdit pour des raisons de sécurité, sans pour autant parler d’un règlement d’ordre intérieur. Par la suite, selon le témoignage des jeunes filles, la responsable affirme que c’est une affaire personnelle. Celle-ci dit vouloir « garder une tenue traditionnelle et culturelle de la discipline », bien que les jeunes femmes portent une tenue conforme au règlement. Inès, l’une des deux cavalières, soutient qu’une jeune fille présente sur les lieux, travaillant pour le club, « n’a pas réagi et a continué d’exécuter son travail ».

Brigitte Bauwens bascule rapidement sur un autre sujet : la condition de la femme. « J’ai un avis négatif sur le voile, car cela ne correspond pas à ma vision de la liberté de la femme et je ne veux pas de ça dans mon club », atteste-t-elle. Les jeunes femmes ont tant bien que mal voulu exprimer leur volonté d’exercer leur discipline en se retrouvant à se justifier, malgré elles, sur leurs convictions religieuses et leurs choix personnels. Suite à un débat sans fin, les 3 adeptes venues passer un moment de détente ont rebroussé chemin.

Nous avons contacté le club et avons discuté avec Brigitte Bauwens qui nous confirme avoir interdit l’accès aux jeunes filles pour des « questions de sécurité » ainsi qu’en fonction de son avis personnel. La responsable affirme également que l’interdiction n’émane pas d’un quelconque règlement d’ordre intérieur.

Après avoir partagé cette expérience sur les réseaux sociaux, une autre cavalière a témoigné de son expérience au Riding club Zellik où le comportement des responsables du manège changeait à son égard, car elle était voilée. Plusieurs personnes ont pris l’initiative d’exprimer leur mécontentement et de dénoncer cette discrimination. La page Facebook du centre a été supprimée, mais plus de 30 avis négatifs furent donnés sur le compte Google du club. Brigitte Bauwens confirme avoir fermé la page facebook pour « ne pas avoir une mauvaise image ».

Fatima et Inès comptent déposer plainte auprès du CCIB et leur démarche est soutenue également par le MRAX, qui interpelle le centre quant aux faits qui se sont déroulés ce dimanche.

Nihel Triki