Ce texte, je l’ai écrit il y a plusieurs années quand les machettes ont, pour la première fois, changé de mode d’emploi à Beni. Si j’y reviens ce jour, c’est pour exprimer mon ras-le-bol et nous rappeler de prier pour Beni.

Du côté de chez moi, l’on est persuadé qu’hier
Quel qu’il eût été, était bien pire.
Là-bas, ce que l’on brûle dans la petite cuillère,
Et que l’on se shoote à la seringue, que du rire,

Cette bonne dose de poussière de bonheur
Qui , à en croire les anciens, fait éternuer le cœur.
On se l’offre gratis, on est fait comme ça.
C’est pas Venise, New-York, Paris ou Vegas, mais c’est chez moi.

Je viens de là où, du sang humain ne se voit pas qu’à l’hôpital;
Là où l’humain est amputé, égorgé tel un vulgaire animal;
Là où, seul, on allait aux champs sans s’inquiéter;
Où désormais on laisse un testament au cas où l’on y restait.

C’est pas les îles Vanuatu, Fidji, Marshall ou Tonga,c’est quand même chez moi.
Demain a beau nous effrayer, mais ça ira… Je crois.
Du côté de chez moi, les infos parlent d’un mec tué ailleurs,
Et jamais des millions des nôtres, hommes, femmes et enfants qui meurent.

Chez moi, le jour, ils jouent à l’agneau avec nous,
La nuit, se métamorphosent en méchants loups.
Nous, le jour, nous avons un corps pour danser la paix,
La nuit, des cordes vocales pour chanter la liberté.

Chez moi, les messieurs aux commandes ont un cœur de pierre.
Ils sont impassibles ; après tout on a perdu que quelques millions de frères.
Ils n’ont dans leurs têtes que les élections de demain.
Et donc, les âmes faibles damnées du pouvoir choisissent leur destin.

Pendant qu’ils s’entraînent à tirer à l’AK-47,
Pendant qu’ils s’amusent à tuer à la machette,
Nous ici, on a juste un cœur pour aimer,
Une plume et un microphone pour nous exprimer.

Pour les sages de chez moi, 20 Décembre signe l’Armageddon ;
Le Bien contre le Mal, eux contre nous, bref la condamnation.
Moi, je n’ai peur de rien ni de personne, alors je plane
À humer telle de la cocaïne, des blagues sales ou bonnes.

Du côté de chez moi, l’on espère que demain sera meilleur.
Donc je reste ! Je suis d’ici. Nul besoin de chercher ailleurs.
Pour ceux-là qui versent le sang des miens, tout ici est béni.
Je suis BENI…

PMP_Plume Monsieur Personne
écrit par bob Marshall membre de Badilika