En République démocratique du Congo, le viol est une nouvelle arme de guerre. Avec plus de 1000 femmes violées par jour et 500,000 viols en seize ans, la RDC a gagné son surnom de capitale du viol. Des femmes, petites filles et maintenant des bébés, le viol souvent collectif et en public a pour but de terroriser une population déjà meurtrie par la guerre.

Une de ces femmes victimes témoigne (témoignage recueilli par Rue89)

« J’ai été violée parfois plus de dix fois dans une même journée »

Theresita a vraisemblablement une quarantaine d’années. Son regard porte les balafres de sa vie. Elle a été kidnappée à cinq reprises par des groupes armés. Son témoignage est bouleversant ; certains passages, tellement barbares, sont impossibles à relater :

« Que ce soit les FDLR ou les Maï-Maï, c’est toujours pareil. Ils kidnappent toutes les femmes du village à partir de 13 ans.

Arrivé dans la forêt, on nous regarde et celles qui pèsent moins de 50 kilos sont exécutées. D’autres ont moins de chance. Ils leur tranchent les seins et les mangent, persuadés alors de bénéficier de pouvoirs magiques. J’ai vu ces femmes agoniser et on ne pouvait rien faire pour elles. C’était horrible…

Nous vivions nues. On devait assouvir les besoins sexuels de tous les soldats. J’ai été violée parfois plus de dix fois dans une même journée. Ils cherchent de l’or dans nos vagins.

Mais je m’estime chanceuse, j’ai vu des femmes enceintes qu’ils ont enterrées vivantes pour que la terre soit fertile. »

Selon le médecin-directeur de l’Hôpital général de référence de Panzi à Bukavu (Sud-Kivu), le Dr Denis Mukwege, les soldats armés qui sont porteurs du Sida sont payés deux fois plus cher pour violer. Cette tragédie qui n’est que la conséquence de la guerre en RDC, qui a fait plus de 3 millions de morts et 3,5 millions de personnes déplacées. Le traumatisme de cette tragédie est aggravée par l’injustice et l’impunité quasi totale des violeurs.

Il semble donc qu’aujourd’hui, il est indispensable que le Conseil de sécurité des Nations unies mette en place rapidement un Tribunal pénal international pour la RDC, chargé de poursuivre ces crimes déjà répertoriés dans le « rapport mapping » des Nations unies.

Selon Le Monde, ces femmes sont violées pendant des jours, parfois pendant des mois, avant de tirer une balle dans les vagins ou de les lacérer à coups de lames de rasoir, de les remplir de sel, de caoutchouc brûlé ou de soude caustique, d’y déverser du fuel et d’y mettre le feu. « L’enfer se trouve dans le Kivu », résume une femme. 

 

Riadh Niati