Alors que la pilosité masculine arbore une certaine vertu, celle de la Femme est un cauchemar made in Portugal. Tandis que les Hommes d’aujourd’hui s’exhibent devant une barbe fournie, la gent féminine prône le lisse.

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La belle bête poilue – mais pas trop – représente l’homme dans toute sa splendeur virile. En 1970, Germaine Greer, écrivaine australienne, écrivait du haut de son féminisme que « l’imagination populaire, assimilant le système pileux à la fourrure, y voit un indice d’animalité et d’agressivité sexuelle. Les hommes le cultivent […]. Les femmes le dissimulent ». Et ce depuis des années que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. En passant par la reine Cléopâtre jusqu’aux dames du Moyen-Âge, les femmes ont déclaré la guerre aux poils. Toutefois, la peau lisse n’a pas tout le temps été une norme. À l’époque de la Renaissance ou au début du 19e siècle, les poils ont eu leur heure de gloire. Depuis, les peaux hirsutes des femmes sont une malédiction. Surtout durant la saison estivale. Par ailleurs, Marie-France Auzépy expliquait dans son livre « L’Histoire du poil » que le poil pubien était le plus détesté. On peut le remarquer dans certains tableaux où la Femme est représentée nue : le sexe est dépourvu de poils ou est tout simplement caché. La pilosité dans l’art constituait une obscénité sans nom.

Au 20e siècle, le poil féminin se voit fermer les portes d’Hollywood à en croire le code moral des productions des studios hollywoodiennes : « Les organes génitaux de la femme ne doivent pas se traduire, sous une étoffe, ni en ombre, ni en sillon. Toute allusion au système pileux, y compris les aisselles, est proscrite ». En France, les magazines interdisent les poils à partir des années 60.

Peut-on conclure que cette prohibition va de pair avec une image sensuelle de la gent féminine ? On aura tendance à répondre par l’affirmative. Les cheveux, par contre, sont l’apanage de la séduction. On expliquerait également ce phénomène par le caractère hygiénique. Un corps lisse sans odeur est le maitre mot des sociétés actuelles confondues (Japon et pays musulmans y compris). Force est de constater que cette guerre déclarée s’avère être une lutte sans merci jusqu’à la Fin des temps puisque les poils finissent par repousser. De quoi faire jubiler les institutions d’esthétique. Effet de mode ou pas, l’épilation féminine a encore de beaux jours devant elle. Toutefois, on peut espérer, pour celles qui en ont ras-les-fesses, – en paraphrasant Youssoupha – que la mode, par définition, se démodera.

 

Imambajev Nikita