Le Hip Hop a débarqué dans les années 70 aux États-Unis pour devenir une culture à part entière partout dans le monde. A Bruxelles, le mouvement a eu sa déclinaison féminine. Le Festival La Belle Hip Hop est de retour pour sa deuxième édition à partir du 8 mars 2017. Alohanews a été à la rencontre de l’initiatrice du projet, Fatima Elajmi.

Comment la Belle Hip-Hop a vu le jour ?

La Belle Hip Hop a été créée le 8 mars 2017 à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. Le Festival La Belle Hip Hop a été tout d’abord porté par Souterain Production, la première année. Maintenant, c’est devenu une structure à part entière.

On remarque que tout est décliné en chiffre 8…

Oui, c’était l’idée : le 8 mars, 8 jours de Festival, 8 lieux, 8 pays. Il s’agissait de pouvoir unir toutes ces femmes de différents horizons, de différentes disciplines artistiques, et qu’elles puissent échanger leur expérience, agrandir le réseau.

Est-ce difficile d’être une femme dans le milieu hip-hop ?

Des bgirls, des danseuses de break dance, il y en a eu. On réinvite, notamment, pour la deuxième édition Rockafella, qui est une pionnière dans le break dance. Elle est là depuis le début et vient du Bronx. Elle a dû faire sa place dans un milieu assez masculin et a pu vraiment s’affirmer.

Qu’est-ce qui est au programme de la Belle Hip Hop?

Cette année, on démarre l’événement, le 8 mars, avec une conférence-débat à la Villa Empain. Là, c’est la première conférence qui se fait dans le cadre de ce festival, qui traitera de la place de la femme dans le hip-hop. Il y aura des intervenantes, des artistes femmes engagées qui vont un peu parler de leur expérience, leur vécu dans ce milieu. Le 9 mars, ça sera le concert au Botanique où 8 pays vont se retrouver sur la scène. Des artistes belges comme des artistes internationales. Le lendemain, un Live Painting est prévu. Une fresque sur un mur de la capitale.

La battle sera pour le 11 mars, c’est une compétition de big girl avec un jury international. Comme jury, on aura Rockafella, qui vient de New York, on a BGirl Roxy qui vient de Londres, Malika Benjelloun, une danseuse chorégraphe professionnelle, montoise. Le 12 mars, c’est un afterworkshop et master class. Réservé exclusivement aux femmes et gratuit. Etc.


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Est-ce que vous remarquez une évolution de la présence des femmes dans le milieu rap ?

Oui de plus en plus, on voit que les femmes osent plus, s’affirment plus. Quand on a des événements qui mettent les femmes à l’honneur, dans le public, on a souvent des filles qui hésitent à entrer dans le milieu par peur d’oser. Voir des artistes, des femmes engagées sur la scène et quand on a la Turquie, l’Inde, les États-Unis, le Maroc, le Liban en plus des artistes belges, elles se disent : « ça bouge finalement, peut être que je devrais aussi en faire autant ». Les artistes deviennent des modèles qui peuvent justement encourager les jeunes générations à y aller. En Belgique, au niveau du rap féminin, ça commence. C’est vrai qu’en France, il y en a beaucoup plus. On progresse.

Propos recueillis par Ayaan Abdirashid

Plus d’infos sur le Festival La Belle Hip-Hop ici.