La confusion se promène dans mon être, les bras ballants
Un membre tendu vers la désolation,
L’autre, embarrassé, s’empresse de cacher ma vue,
Résigné à broyer du noir.
En pleine compassion devant la foule,
Dans l’intime, perdu, je marche sans conviction,
Trébuchant, les yeux fermés tel un somnambule.
Car, au fond, je ne souffre pas, ou peu. Ma souffrance est temporaire. Dictée par cette boite à chaussures, Dans laquelle défilent des vertes et des pas mûres… Sur le monde et ses blessures, puis sur sa convalescence Ensuite de nouvelles afflictions viennent égayer nos consciences. Comme pour nous rappeler que nous avons sacrément de la chance De vivre en dehors de cette boite à chaussures.
Qui suis-je donc réellement ? Que valent donc mes peines? Fébrilement temporaires, sont-elles profondes ? Je me rends compte que mon attention est en éveil seulement lorsque l’orage gronde. Des pleurs et des cris. Pourtant, personne ne s’empresse d’entendre leur hymne Justice, en berne, réactionnaire, puisque nos minutes de silence dépendent de leurs vies. Là bas, les Hommes affrontent le trépas, des nimbes accompagnent leurs figures. Ici, mon indignation ne dure qu’un temps Deux états dans un seul corps. Et puis, tiens, je me le demande : suis-je réellement un être doué de compassion? Puis le temps passe, le chagrin devient comme voilé, moins intense. Je ne sais plus qui je suis. Dois-je continuer à pleurer alors que la fameuse boite à chaussures a éteint sa lumière ?
Imambajev Nikita