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Avec le clip « Nour », le rappeur Médine dénonce les crimes envers les Rohingyas

Capture d'écran du clip "Nour - Enfant du destin".

L’actualité du moment donne une place à nouveau à ce qui se passe depuis des années en Birmanie, plus particulièrement à la minorité rohingya et à ce que l’on a appelé « un nouveau Rwanda » faisant allusion au génocide, que d’autres n’hésitent pas à nommer clairement « un génocide des musulmans ».

Et pour cause, un récent rapport d’Amnesty International souligne l’augmentation des discriminations envers cette minorité, ainsi qu’un sentiment anti-musulman de plus en plus important auprès des populations bouddhistes en Birmanie. Des centaines de milliers de déplacés rohingya en sont une conséquence, mais aussi des actes de viols, de tortures, des morts et des prisonniers sont d’autres aspects que vivent ces populations civiles depuis trop longtemps.[1] Le nombre de morts depuis les répressions envers ces populations est difficile à quantifier, pour se faire une idée, le Huffpost soulignait qu’en une semaine, 400 personnes avaient été tuées et 20.000 déplacés[2]. Ce qui justifie l’absence de chiffres clairs, c’est aussi les mensonges officiels du gouvernement birman à ce sujet.[3]

Lire aussi : Interview de Médine

 

Il y a environ un million de Rohingya en Birmanie et des Nations Unies jusqu’au Pape François 1er il y a condamnation de ce qui est appelé un « nettoyage ethnique »[4]. Cependant, rien n’y fait, les répressions par des extrémistes bouddhistes imposent leur intolérance religieuse et leur crime envers les personnes de confession musulmane, les Rohingyas. Plus que cela, les réalités de terrain ne sont pas reconnues par le gouvernement birman, réconfortant encore plus les crimes qui s’y passent. Médiapart et Libération mettent en avant la manière dont ces répressions sont réalisées : « (…) le plus inquiétant est que les extrémistes bouddhistes ne se contentent pas de propager la haine : ils incitent à la violence. D’après un article de Libération, « les exactions commises ces derniers jours ont souvent le même mode opératoire : des pamphlets et des vidéos sont diffusés à la population et se mêlent à des prêches radicaux de bonzes intégristes. Puis des émeutiers sont amenés en camion pour casser, incendier et chasser les habitants ». Les violences ne sont pas le simple fruit de la propagande : elles sont organisées. [5]» Il est intéressant d’observer que lorsqu’il s’agit de haine, aucune philosophie de vie et aucune religion ne sont épargnées.

 

Ainsi, par le biais d’un clip aux images percutantes, d’un texte fort sous forme d’un récit et d’une sonorité originale, Médine humanise une situation catastrophique en donnant la parole à une jeune femme rohingya et à son quotidien inhumain. Si les artistes et les associations humanitaires tentent de dénoncer ce qui se passe dans ce pays, les politiques internationales ont une attitude que l’on peut appeler « déshumanisante » de par leur inaction. Un clip à voir absolument, tout en se rappelant que pour le moment, en Birmanie, rien ne change…

Ikram Ben Aissa

 

[1] Pour voir le rapport complet : https://www.amnesty.org/en/countries/asia-and-the-pacific/myanmar/report-myanmar/

[2] http://www.huffingtonpost.fr/2017/09/02/400-morts-en-une-semaine-en-birmanie-20-000-rohingyas-bloques-a-la-frontiere_a_23194635/

[3] http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2007/09/28/le-nombre-de-morts-en-birmanie-serait-plus-eleve-que-le-chiffre-officiel_960487_3216.html

[4] Termes utilisés par le Haut – Commissariat de l’ONU.

[5] Voir l’article complet sur la situation en Birmanie: https://blogs.mediapart.fr/frederic-debomy/blog/280313/faut-il-redouter-un-genocide-des-musulmans-de-birmanie