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Chilla : « Certains réduisent mon univers au féminisme »

Avec des morceaux comme « Si j’étais un homme », « Sale chienne » ou « #Balancetonporc », Chilla, rappeuse, a tout de suite été catégorisée comme une rappeuse engagée. Cependant, contrairement à ce que disent les médias traditionnels (« Chilla dévoile son rap féministe avec « Sale Chienne » », « Chilla : rappeuse et féministe », « «Ils disent que je ne devrais pas rapper parce que je suis une femme »), Chilla ne fait pas que des chansons « féministes ».

Chilla, du haut de ses 25 ans, a déjà bien pris ses marques dans ce milieu. Après avoir marqué les esprits avec sa « Lettre au Président », c’est avec son premier projet Karma qu’elle se fait vraiment sa place. Produit à ses débuts par Tefa, producteur de Vald, Fianso, ou encore Lino, l’ancien DJ n’a pas choisi Chilla par hasard. En effet, depuis son enfance, elle a toujours baigné dans la musique, que ce soit à travers ses parents ou avec sa formation classique issue du conservatoire. Un bagage intéressant pour une artiste de sa trempe.

 

Le 5 juillet prochain, Mün, le nouvel album de Chilla, sortira dans les bacs. La rappeuse, mise en avant par Big Flo & Oli ou encore Kery James, nous a concocté un album bien fourni : 17 titres dont 3 bonus. Avec Mün, Chilla se laisser aller et crée des ponts entre son envie de rapper et son talent de chanteuse. Une conjugaison musicale qu’elle assume aujourd’hui, décomplexée et libérée de ses propres carcans. Plus d’obligations de répondre aux codes du rap « classique » : Chilla se permet l’utilisation de l’autotune, du chant et des répétitions. Dans un mouvement évolutif, Chilla a choisi de tendre l’oreille vers l’actualité pour proposer une galette éclectique. Touchant et introspectif, on découvre ses pensées et sa vision du monde sur sa relation avec elle même, avec les autres, tout en distillant quelques phases sur notre société et ses déséquilibres.

Lors de notre passage à Paris, nous avons rencontré Chilla pour un entretien-fleuve. L’album, ses choix artistiques, ses complexes ainsi que sa relation avec ses proches ont été les maitres mots de notre échange.

Pierre Kaftal