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Coelho : l’alchimiste du rap – Entretien

Après son projet Odyssée dévoilé en mars 2020, Coelho, jeune artiste, revient un an après avec son tout dernier projet intitulé « SE7EN ». Le jeune rappeur Nantais âgé de 23 ans prouve avec son nouvel EP, disponible depuis le 19 février, qu’il a pris en maturité et qu’il a désormais les deux pieds dans la musique.

Tout au long du projet, j’ai senti un sentiment de dégout pour tout ce qui est jobs plus classiques entre guillemets. D’où vient ce dégout, ce rejet d’une trajectoire de vie traditionnelle ?

COELHO : Le dégout vient du fait que je n’ai jamais eu d’emploi correct, j’ai vraiment fait des jobs de débrouilles et je pense que ce sont des métiers qui ne plaisent à personne en réalité. C’est juste un moyen de faire de l’argent rapidement. Ce dégout vient aussi du fait que je suis persuadé de vouloir faire de la musique dans ma vie et ça amplifie encore plus ce rejet des petits jobs.
 

 

La Topline du morceau « Ne m’en veux pas » m’a beaucoup plu et j’aimerais savoir comment tu travailles tes toplines, comment tu composes tes textes et comment se passe tes sessions studios en général ?

Mes sessions studio se déroulent chez moi, je me suis acheté du bon matériel et l’EP SE7EN a entièrement été enregistré chez moi. Pour mes toplines c’est vraiment au feeling, ça varie totalement en fonction de la prod, je n’enregistre pas de toplines dans mes mémos vocaux. Je mets une prod en boucle, je vais directement derrière le Mic, je mets un peu d’autotune pour corriger ma voix et j’essaye mes toplines. Après je chipote, je découpe les parties que j’ai bien aimées et je trouve les parties qui composeront le refrain, celles qui composeront les couplets, etc. Une fois que j’ai fait ça, je commence à écrire directement.

Tu écris uniquement chez toi ?

Avant le projet SE7EN, je travaillais pour Déliveroo et j’écrivais beaucoup sur mon vélo parce que j’avais une enceinte JBL et j’écrivais pendant que je faisais mes livraisons. Aujourd’hui je ne fais plus ça, j’écris beaucoup chez moi. Je n’arrive pas trop à écrire des punchs au fil de la journée dans mes notes, parfois ça m’arrive et le problème c’est qu’après j’ai du mal à les replacer dans mes textes donc j’évite de composer de cette manière.

On retrouve Isha en featuring sur le morceau « Vevo », comment s’est faite la connexion ?

Avec Isha, on n’a pas pu réaliser la session studio ensemble à cause du covid. J’avais déjà réalisé le morceau et je voulais quelqu’un en feat dessus,  je savais que mon producteur était en contact avec lui et du coup on lui a proposé de collaborer sur « Vevo ». Il a directement accepté de poser sur le morceau. Au final on a tout de même pu se rencontrer pour le tournage du clip qui est disponible depuis le 18 mars 2021. La rencontre était mortelle, il est très investi, je suis content du morceau et de sa performance. 

 

Peux-tu expliquer un peu c’est quoi la recette Coelho ?

Ma recette, c’est essentiellement de l’attitude. Je n’aime pas rapper énervé parce que je ne suis pas comme ça dans la vraie vie, je souhaite rester moi-même dans mes morceaux. Après quand je chantonne, j’essaye de penser « cainri », de ne pas avoir peur de me lâcher, j’essaye de trouver des mélos qui vont rentrer en tête, etc. Je veux aussi transmettre des émotions, c’est quelque chose que je trouve important.

Sur le morceau « Action », tu dis une phase qui m’a beaucoup étonné : « Passe-moi tes flows je vais te Partynextdoorisé »..

(Rires) Partynextdoor, faut savoir qu’il topline beaucoup pour des rappeurs comme Drake par exemple. Moi ce que je voulais dire par là c’est « donne-moi tes flows et je vais te les rendre meilleurs », perso je pense que Drake amène les flows de Partynextdoor plus loin que ce que lui pourrait faire. C’est de l’égotrip en bonne et due forme.

Propos recueillis par YG Noé