Auteur du livre « Alice » aux Editions de « La pince à linge rouge », Mattia Imperiale nous écrit quelques mots pour présenter son nouveau roman. Carte blanche. 

twitter-logo_2Mattia Imperiale

« Plus elles sont cinglées, plus elles nous attirent. C’est notre problème, à nous les hommes. On raconte que nous avons horreur des complications, mais en fait c’est tout le contraire ». Et quand je lis « elles », je ne pense pas qu’aux femmes, mais également aux défis qu’on se lance dans la vie.

Je me souviens d’un soir d’octobre 2015 où avant d’aller au pieu j’essayais pour la 365e fois de dormir un nombre correct d’heures. Je me souviens avoir pensé à la lettre qu’aurait pu m’envoyer une cinglée qui répondait (parfois) au prénom de « Alice ».

Elle aurait pu me prévenir. Me dire qu’un peu plus de deux ans plus tard je serai là à 01h23 à écrire ce souvenir pour la carte blanche que me réserverait Alohanews.

Elle aurait pu me prévenir, me mettre en garde et me dire que sa rencontre allait chambouler, non pas ma vie, mais quelques misérables mois de mon existence.

Parce qu’entre nous, sur l’échelle de la vie, quelques mois, ça représente seulement quelques secondes sur l’échelle d’une journée. Et comme j’ai la fâcheuse tendance de vivre au jour le jour et d’y consacrer son entièreté à essayer de comprendre la vie … Je n’avance pas beaucoup.

C’est peut-être ça la sensibilité. C’est peut-être considéré l’instant présent comme le plus important, comme le plus fort alors qu’en fait … peut-être pas.

Je m’avoue sensible, c’est sans doute l’aveu le plus compliqué à faire pour une personne d’allure et de dégaine je-m’en-foutiste.

Elle aurait pu me dire qu’elle n’était qu’un rêve ni bon ni mauvais, juste un rêve. Celui qui vous chamboule au réveil, juste le temps que les pensées nocturnes laissées au hasard quittent le subconscient et reviennent rejoindre le monde du réel.

Celui du réveil qui sonne, du café qui envahit l’odeur ambiante, des devoirs et des obligations. Le monde réel de la rentabilité, le monde trop petit pour les évasifs de l’esprit et beaucoup trop vaste pour les chercheurs de vérité.

Bon, je vais écrire mon second aveu … « Alice », c’était un prétexte. Un prétexte pour cracher au monde la vision d’une jeunesse en manque de repères. Pour lui vomir dessus toute la haine que nous avons des incompréhensions, et soyons honnête, encore une fois, la plus grande incompréhension reste l’amour.

Mattia Imperiale. © Groove Man
Mattia Imperiale. © Groove Man

Si « Alice » m’avait écrit cette lettre, je ne l’aurai sans doute pas lue avec attention. J’aurai sûrement même passé mon temps à lui prouver qu’elle n’avait pas raison, car c’est impossible de prévoir l’avenir.

Dernière chose, je ne sais pas si « Alice » existe, mais une chose est certaine, aujourd’hui elle n’existe plus.

Mattia IMPERIALE

Disponible en ligne Alice, Mattia Imperiale, Editions de « La pince à linge rouge » , 2017.