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[CHRONIQUE] « Gribouillages », le nouveau livre de Rakidd

Illustrateur et auteur, Rachid Sguini (Rakidd) a sorti son deuxième ouvrage « Gribouillages » – aux Editions Faces cachées – où il explique « comment il est devenu (presque) lui-même ». Le dessinateur nous trace le parcours de sa vie, comment il a vécu son enfance, ce qui l’a marqué et surtout les événements qui l’ont inspiré pour ses premiers dessins.

« Gribouillages » de Rakidd

Rakidd commence son histoire par un jour spécial. Il est 9h du matin, Rachid est chez sa mère pour déterrer son passé. En effet, il doit faire un tri, sa mère déménage. « [Cette montagne de cartons] compacte 25 ans de ma vie. » Il se met alors à ouvrir les cartons, un à un et nous raconte les événements qui correspondent à chaque objet qu’il trouvera.

« Déjà, gamin, j’aimais gribouiller »

C’est sur un ton humoristique qu’il va conter chaque anecdote de sa vie. Par ailleurs, la première sera sur le dessin qu’il a fait à l’âge de 5 ans. Un dessin, dont il était très fier, représentait un skieur avec un défaut, une jambe plus courte que l’autre. Un camarade lui fait la remarque, alors il va user de tous les stratagèmes pour le modifier, car « la vue de cet estropié lui retournait l’estomac. »

La lecture de ce livre est agréable malgré les événements parfois difficiles qu’on peut y lire. Et c’est ce qui est impressionnant. Des épisodes sont racontés avec tellement d’humour et de détachement. Pourtant, son hypersensibilité peut se ressentir dans les points de sa vie qu’il a décidé de mettre en lumière. Sensible à l’injustice, notamment quand il découvre le personnage Ratus dans la collection pour apprendre à lire. Aussi, la lucidité de Rachid dès son plus jeune âge se voit quand il explique l’expérience de la rentrée des classes en primaire. « Les élèves se pressent, deux par deux, ordonnés. » Il a l’impression de voir des petits soldats bien formatés. Ou encore lorsqu’il fait allusion à Mosanto en parlant de son goûter.

À travers ses illustrations, Rakidd vivait une seconde vie. Il a lu et a été inspiré par le créateur de Dragon Ball Z ainsi qu’AstroBoy, la série de manga d’Osamu Tezuka. Il parle de DBZ avec beaucoup de ferveur. Sangoku est entré dans le quotidien de Rakidd. Comme ce dernier, il s’est toujours senti étranger. « Un immigré qui sauve le monde. (…) Ne représenterait-il pas, par hasard, cette vague d’immigration qui après la guerre est venue sauver la France ? », se demande-t-il. Le débat est lancé.

« DBZ m’a montré que partout où j’allais, je pouvais me faire ma place à force de travail, de détermination et d’opportunité »

Comme un journal intime, les ébauches de ses expériences dans le temps, sur ses 25 années de vie sont autant narrées qu’esquissées. Les vacances au Maroc, le moment où il a su qu’il allait suivre son rêve de dessinateur, ses années de collège où il a développé son amour pour l’art, la découverte du jazz grâce à Ella Fitzgerald… « Gribouillages » est un voyage dans le temps qui selon lui parlera à ceux qui ont gardé leur âme d’enfant.

Ayaan Abdirashid

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