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Les Frères Scotch : «  Quand on écrit, c’est notre inconscient qui parle »

© Lou Matheron

Lekas et Noskro alias Les Frères Scotch, ce sont deux potes liés par le mic et la fraternité. Tout droit débarqué de Paris, leur son chancelle entre instrus planantes et percutantes. Après une première mixtape fort spontanée qui caractérisait leur jeunesse en 2017, ils ont sorti ce 19 avril leur premier EP « Neptune » où un spleen hante de nombreux morceaux. En pleine promotion, ils nous ont accordé une interview où on ressent la complémentarité, l’un parlant pour l’autre et vice-versa.

Votre première EP s’intitule « Neptune », une référence à la mythologie grecque?

Lekas : Notre EP a des sonorités planantes, on était axé sur l’idée des planètes et pas vraiment la mythologie grecque. La prod s’appelait « Pluton » à la base, mais lors de l’enregistrement on ne se souvenait plus de ce nom originel. Du coup, on l’a appelé « Neptune »

Noskro : Et au final, c’est le titre qu’a porté l’EP, car c’est celui qu’on kiffe le plus, le plus accompli selon nous.

 

Vous vous considérez comme des frères, mais vous n’êtes pas du même sang. Comment cette complicité s’est-elle nouée?

Noskro : On se connait depuis qu’on a huit ans, on a grandi ensemble en classe et en dehors. Notre relation est très fraternelle et on voulait mettre ça en avant.

Lekas : C’est important d’avoir une famille à l’extérieur de la tienne, car c’est avec elle que tu vas construire quelque chose.

Avez-vous voulu rendre un hommage à la série « Les Frères Scott » ( NDLR série diffusée entre 2003 et 2006 en Belgique sur Plug Tv)?

Lekas : C’était plus une vanne avec la boisson alcoolisée Quand on était jeune, on avait l’habitude de voir des potes sur les quais et de rapper ensemble. On avait souvent une Jack Daniel avec nous.

Noskro : On a découvert par la suite qu’une série s’appelait comme ça.

Quel est votre lien avec le S Crew ?

Lekas : Mon frère 2zer Washington est dans le S Crew. Notre lien avec lui est super fort. C’est lui et son cercle qui nous ont initiés au rap et donné envie de rapper. Il nous a donné beaucoup de conseils notamment sur l’industrie de la musique.

Noskro : Ça nous a donné plus de force. Il sait expliquer bien comme il faut et nous donner son avis sans hypocrisie. Ça nous a aussi apporté un côté professionnel qu’on n’avait pas vers les débuts.

Première mixtape en 2017, « Elle est Haine , dans quelle période avez-vous écrit cette mixtape ?

Noskro : Cette mixtape a été conçue parce qu’il nous fallait une base, une première galette pour que les gens puissent nous connaitre . On a fait des sons divers, mais il n’y avait pas vraiment de trame, on voulait regrouper le tout dans un premier projet, car ça nous tenait à cœur.

Lekas : On voulait aussi se tester pour nous connaitre musicalement. On était assez brouillon et spontané. On posait sur des faces B, des musiques YouTube, Type Beats. Quant au titre« Elle est haine » c’était une métaphore avec les initiaux de nos blases « Lekas et Noskro ». Un jeu de mots un peu foireux comme on kiffait en faire à l’époque. (rires)

Quand on écoute « Fume ta dope ” (sur la première mixtape) vous kickez beaucoup plus à l’ancienne. Les thèmes étaient plus légers et hédonistes. Comment s’est opérée cette transition musicale ?

Noskro : On est parti sur de nouvelles bases, on a commencé à se construire un univers. Il nous fallait quelque chose qui tienne la route. On est parti sur un univers plus cloud , on aime kicker fort, mais aussi s’inspirer de mélodies qui laissent place aux sentiments et à la mélancolie. Sur ce projet, ça se ressent fortement. On était dans un état d’esprit particulier et le prochain sera sûrement différent

Lekas : Sur le premier on voulait voir nos qualités de rappeurs, notre capacité à kicker et maintenant qu’on connait plus nos qualités techniques, on veut aller sur quelque chose qui nous correspond un peu plus, et celui-ci nous représente vraiment.

 

Le single « Dis Moi » a lancé la promotion de l’album, qu’aborde cette chanson exactement ?

Lekas : La prod était mélancolique à la base, directement elle nous a donné des instincts un peu nostalgiques. On a trouvé le refrain chez moi, on voulait partir sur des anaphores, sur une phrase qui se répète. On parle de la difficulté de vivre avec des souvenirs pesants.

Noskro : On veut aussi exprimer qu’on peut essayer de changer, mais que dans le fond on restera toujours les mêmes. La nature humaine est un peu vaine.

 

Est-ce que le passé vous influence constamment ?

Lekas : Absolument et le fait de pouvoir livrer ça en chanson, ça permet de s’en débarrasser en quelque sorte. Comme c’est le premier EP, c’est une présentation qui permet d’aller vers le futur.

Propos recueillis par Bruno Belinski