IAMDDB alias Diana Debrito est une jeune crooneuse anglaise originaire de Manchester. Celle qui se fait progressivement une place dans le monde tant convoité du hip-hop nous présente son nouveau projet « Hoodrich Vol. 3 ».  Elle se confie sur ce que la musique représente pour elle et livre son ressenti sur le fait d’être une femme dans le monde très masculin du rap. Elle sera en concert à l’AB ce samedi 2 décembre.

Ton nom d’artiste est IAMDDB, venant de ton nom Diana Debrito. IAMDDB c’est plus simple en fait…

Oui, j’ai juste pensé que IAMDDB était un peu plus révélateur parce que « Iam Diana Debry » sonnait trop sérieux et trop personnel. Donc oui j’ai changé mon nom en IAMDDB et ça se passe bien jusqu’ici.

À travers tes trois projets, on peut sentir une évolution quant à tes chansons et ton identité. On peut sentir que tu passes d’une fille assez folle à une fille plus calme. Quelle est l’identité de IAMDDB ?

Je suis une boule d’énergie. Parfois je peux être calme, parfois irréfléchie, d’autres fois folle ou attendrissante. C’est juste de différentes facettes de moi. Mes sons représentent mes différentes personnalités c’est juste un show, une expérience. Ça a toujours été une ambiance, un voyage.

Dans la chanson « Pause », tu dis qu’ils veulent que tu échoues. Pourquoi est-ce que les gens ne veulent pas du bien aux personnes comme toi ?

Je ne sais pas, certaines personnes sont justes des ignorants, certaines personnes sont trop paresseuses pour se soucier. Et d’autres ne veulent vraiment pas te voir gagner, ils veulent te voir échouer. Parfois tu dois juste envoyer des coups pour leur faire savoir qu’on sait toujours ce qu’il se passe. Sinon il faut continuer d’avancer.

 

Sur Twitter tu as dit : « Vous avez tous peur d’être, qui vous êtes réellement, et vous avez tous peur d’avouer ce que vous ressentez réellement. Une chance pour ces gens que je sois là ». Pourquoi est-ce que les gens ont si peur d’être eux-mêmes ?

Je ne sais pas. Pour être honnête, j’ai l’impression que les gens ont trop peur d’être à l’aise avec ce qu’ils sont vraiment. Je suis arrivée dans ce monde de la musique avec une fraîcheur, sans limites, aucun filtre. Je suis ce que je suis et c’est ce que vous allez voir. La personne que je suis c‘est celle que vous écoutez, tout est vrai. Pour un artiste prétendre être quelque chose et derrière les portes être quelque chose d’autre, ça n’a aucun sens pour moi. Tu dois être entier !

La musique est un voyage pour toi ?

Je pense que ma musique est ma thérapie. On fait de la musique, on crée une ambiance, on se connecte à des personnes de par différentes expériences, différents thèmes, textes, rythmes… Donc oui c’est littéralement un voyage.

 

Aussi sur Twitter tu as dit : « Vous savez ce qu’est une bénédiction, c’est de quitter la maison pour faire ce que vous aimez ». Aujourd’hui beaucoup de gens exercent un métier qu’ils n’aiment pas. Quel conseil peux-tu leur donner ?

Partez et ne revenez jamais ! (Rires) Honnêtement, je suis le parfait exemple. J’ai eu pendant une longue période tellement de jobs et aucun ne me convenait vraiment. Dès que j’ai commencé à faire de la musique, ça a démarré, je veux dire Bruxelles qui supporte mon projet, c’est fou ! Je dirai juste de suivre sa passion parce que quand tu suis ta passion tu es en accord avec toi-même.

Et que penses-tu des personnes qui ne veulent pas faire ce qui leur plaît ? Est-ce que c’est parce qu’ils ne veulent pas faire de sacrifices ?

Oui définitivement ! Pour que tu accèdes à la meilleure version de toi-même, tu dois faire des sacrifices et les sacrifices se présentent sous différentes formes et dimensions. Ça peut être différentes choses. Ça peut être de petites choses, ça peut être de grandes choses, tu dois juste avoir de la détermination, avoir un but et savoir comment tu vas l’atteindre.

Quel est le plus gros sacrifice que tu as fait pour faire de la musique ?

Mon temps ! Parce que je n’ai pas le temps, mais j’ai tout le temps qu’il faut pour la musique. Tu vois ce que je veux dire.  Ça demande beaucoup de temps, mais si on peut faire de la musique et que ça plait aux gens alors c’est la victoire. Les sacrifices c’est réel.

Dans le rap français, beaucoup de femmes parlent de la difficulté d’être une femme dans le monde du hip-hop. Est-ce que tu ressens la même situation en Angleterre ?

Je n’ai jamais été dans une situation où je me suis sentie intimidée juste parce que j’étais une femme dans le monde du rap. Mais j’ai l’impression que certaines femmes ressentent le besoin de se montrer de certaines façons juste pour être acceptées. Ça, ce n’est pas terrible. Tu devrais être accepté juste parce que tu déchires, tes paroles déchirent, parce que tu as l’air géniale. Tout dépend des individus.

 

Est-ce que tu écoutes du rap françophone ?

Non, mais j’étais à un festival il n’y a pas longtemps en Belgique et il y avait un rappeur du nom de Roméo Elvis. Il est génial ! Je m’apprêtais à monter sur scène et il était en train de « performer ». Lorsque j’ai entendu son show, je me suis dit : « Oh mon dieu, mais qui c’est ! ». Je n’avais aucune idée de ce qu’il racontait, mais quand je l’ai vu sur scène et que j’ai vu la foule se déchainer, je me suis dit que je ne comprenais pas ce qu’il disait, mais qu’il était génial ! Je pense que c’est vraiment un artiste à suivre.

Après « Hoodrich Vol. 3 », c’est quoi la suite ? 

On va faire le volume 4, on va faire le volume 5. Je profite juste des fruits de notre travail, je vais continuer à profiter jusqu’à ce que nous finissions avec un projet final, un album.

Quel est ton dernier mot ?

Appréciez juste la vie, la vie est trop courte pour se concentrer sur le négatif. Soyez conscients de ce que vous avez, concentrez-vous sur vos objectifs et continuez d’avancer !

Propos recueillis par Nikita Imambajev