Aux States comme en France, nombreux sont les artistes qui font partie de l’envers du décor. À l’âge du rap d’or français par exemple, seuls les puristes retiendront les noms comme les X-men, Fabe ou encore Les Sages Po’. En 2012, c’est encore le cas. Différents activistes du hip-hop sont malheureusement encore méconnus malgré leur talent, leur exposition et les louanges du public.
Faire de la musique aux États-Unis it’s the American Dream ! Le milieu de la musique en Europe enviera sans doute toujours cette mécanique d’outre-Atlantique. Malgré les téléchargements illégaux et la concurrence accrue entre les artistes, le public n’hésite pas à soutenir ! Et puis, les Lil Weezy et autres Jay Z ont compris le business ! Malgré leurs différends, les acteurs du mouvement n’hésitent pas à collaborer pour faire des dollars. « I’m not a businessman, i’m a business, man ! » rappait autrefois l’auteur, avec Kanye West, du tube « Nigga’s in Paris ». Ça, c’est de l’entertainement !
Toutefois, des talents restent encore « underground »… dans les scores de leurs ventes de disques. C’est le cas de la dernière découverte : Stalley. Déjà sur le terrain depuis de nombreuses années, il vient juste de taper dans l’oeil d’Alohanews. Mieux vaut tard que jamais, dira-t-on.
Un des poulains de Rick Ross
Stalley ? Qui est-ce ? Certainement diriez-vous ? Pas la peine de taper son nom dans le moteur de recherche, continuez la lecture. Kyle Myricks de son vrai nom a grandi à Massillon, petite ville de banlieue classique dans l’État de l’Ohio. Bref une vie paisible et classique à l’américaine loin des quartiers chauds de Brooklyn. Sportif d’antan, Stalley a conservé cette énergie athlétique afin de la transmettre dans sa musique aux beats bien huileux et lyrics imagés. Ce trentenaire est certes un personnage atypique. Multiples tatouages et autres bling-bling accompagnent une longue barbe d’ayatollah. Bref, une allure criant au paradoxe. Dans ses nombreux clips, son attitude est toutefois moins ostentatoire que le reste du panier du rap game. Instrumentales posés et lyrics recherchés (“Looking at the world different lately. I just want to take care of the lady that made me.” – Sound of silence*) font de Stalley la relève assurée. Egalement complet et éclectique dans les univers qu’il aborde, le rappeur se sent à l’aise sur des samples oldschool comme sur le morceau Petron Hill Peonies de sa dernière mixtape « Savage journey to the American dream » ou sur des instrumentales aux basses bien imposantes comme sur le morceau Hell’s Angel (en feat avec Rick Ross) issu du projet du même nom.
* Dernièrement, regardant le monde différemment, je veux juste prendre soin de la femme qui m’a faite – issu du morceau Sound of silence
L’année 2008 est un début de carrière pour le rappeur puisqu’il sort son projet « Goin Ape » en compagnie de Terry Urban, pareillement un natif de l’Ohio. En 2009, sa productivité fait voir le jour de « MadStalley : The Autobiography ». Accompagné de bonnes critiques suite au dernier projet, Stalley part à la conquête du public et enchaîne les premières parties aux côtés de grands noms comme Ghostface Killah, Method Man & Redman et consorts. En 2011, Stalley aka Stallion (l’étalon) se fait remarquer par le très imposant Rick Ross et signe dans la foulée sur le label Maybach Music. Depuis, il enchaine les featurings et les projets avec des noms tels que Wale, Meek Mill ou encore Curren$y.
En somme, c’est un artiste apprécié par le public. Pourtant, sa gouache musicale n’arrive toujours pas à traverser l’Atlantique comme ses collèges Meek Mill ou Wale et, pire encore, ne s’est pas affirmée aux States. What the heck ? La patience est une vertu comme disent les plus sages. À noter que l’année 2012 lui a apporté une mixtape de qualité sortie le 30 mars (Savage journey to the American dream) ainsi qu’une tournée aux États-Unis (Music Matters Tour) avec un certain Kendrick Lamar ! En espérant que la suite réservera une plus grande exposition à cet étalon faisant désormais partie d’une grande écurie.
Nikita Imambajev