Il arrive que le chagrin coupe l’appétit à la parole,
Que l’éloquence aigrie, se noie dans le mutisme,
Que le silence parle pour que les mots se taisent.
Il arrive qu’un regard raconte une vie,
Que des yeux abandonnent leur prunelle,
Qu’un clin d’œil séduise un cœur,
Qu’un coquard se cache derrière un trait de pinceau.
Il arrive que des mains se baladent,
Que des doigts se tordent et,
Que des ongles se rongent.
Il arrive que des sourires pleurent dans le noir,
Que des lèvres se mordent,
Que des bouches se closent.
Il arrive que la peur, déforme des visages,
Que la crainte retienne, quand les sorties de secours sont grandes ouvertes.
Il arrive que les fusibles sautent et,
Que la tempête éteigne les bougies
Que les murs s’effondrent et
Que les briques se tassent,
Il arrive, de se débattre, puis de se laisser aller,
De brailler puis de s’écraser.
Il arrive d’être perdu, de chercher sa route sans ne jamais la trouver,
De faire du stop pour se reposer,
De faire confiance pour se retrouver.
Il arrive d’errer,
D’espérer,
Puis de perdre espoir et de couler.
Il arrive d’aimer la haine au point d’écorcher des sentiments,
D’avoir trop de passion ou de ne plus en avoir du tout.
Il arrive que l’imagination rende fou,
Que la folie apaise les têtes qui se perdent.
Il arrive, de ne jamais rien achever,
De mettre un point au milieu d’une phrase,
De mâcher des mots pour ne pas les dire,
De déchirer des lettres pour ne pas les relire.
Il arrive d’être aveugle en pleine lumière,
De regarder sans voir.
Il arrive que le soleil brille en pleine nuit,
Que les étoiles se lient autour d’un cou,
Que des bisous se posent au clair de lune.
Il arrive de vouloir s’arrêter, d’être fatigué de patrouiller dans son esprit,
D’éteindre les lampes torches et de fermer son stylo.
Abou Taha Souha