Un ciel brumeux surplombe une foule marchant tête baissée,

Le regard las et des gouttelettes plein le visage.

Il ne pleut pas.

La route semble longue, imprégnée de douloureux souvenirs.

Je les vois surgir les pieds traînants … nous les voyons tous d’ailleurs !

Nombreux sont mes voisins et pourtant je ne les ai jamais vus ni connus.

D’autres sont au loin tapant des talons,

De colère ? De tristesse ?

Va savoir !

Qu’ils sachent que le bruit nous dérange même s’ils font sourde oreille.

Nous aussi … souvent d’ailleurs.

Ils ont l’air exténués, épuisés et par-dessus tout très affligés et malheureux.

De la peur plein leurs yeux.

J’aimerai leur apporter aide et réconfort … « Hélas ! Tu ne le peux … », souffla une piètre voix à peine audible.

Un moment, j’ai cru rêver.

Non ! Il était bien question de mon voisin.

Petit, très petit … oui, un enfant.

Ses prunelles brillaient … de larmes, en les scrutant s’approcher de plus en plus.

Il a compris.

Moi, je continuais à espérer d’être utile.

Lui, il avait pourtant saisi.

Moi, je préférais positiver.

Les voilà enfin à destination, les bras chargés.

La curiosité s’en est prise de moi …

« C’est fini, vraiment ! », me converse le voisin.

Incapable de le cerner, j’ai essayé de porter le regard aussi loin.

Petit, jaunâtre et verdâtre … souffrant ?

Peut-être … je n’ose l’aborder.

La foule est furieuse ; des sanglots éclatent et m’effraient.

Leurs paroles me font palpiter en tout sens.

Je ne les vois plus soudain !

Le voisin n’est aussi plus là !

« Tout ira bien ! On se reverra … »

Là, encore, je n’ai pas compris, mais lui, si.

C’était sous un ciel brumeux que la foule nous a quittés.

Jamais plus je ne pourrai les aider ni les réconforter dans leurs peines, car je ne suis plus là ;

Ni mon voisin d’ailleurs.

 

Mia’Os