J’ai enfin décidé de prendre stylo à bille et feuille couleur ivoire
Pour vous écrire que nombreux sont les cœurs qui en ont plus que marre
D’avoir peur d’ouvrir les yeux au risque d’aussitôt les refermer, car
Quand le cœur rend l’âme au diable, il n’y a plus rien à voir
À bas les armes ! Les mots bien lâches et ces têtes à claques qui s’exaltent !
Un jour, elle est sous les lumières de la réussite puis un autre, elle est « cité de vapeurs »
Mais confondent-ils la fumée de leur pipe avec celles qui réchauffent nos blocs batailleurs ?
Ressaisissez-vous ! Nos villes sont balafrées par les insultes et les humiliations asphaltes
Comme d’autres, j’aimerais dire à ces hommes qui nous rappellent sans cesse nos horizons
Que c’est ici que nos aïeux ont épuisé leurs efforts, sont morts les ongles pleins de charbon
Ah oui, excusez-nous hein ! Vos intérêts prennent fin quand ses « importés » réclament un terrain d’entente
aujourd’hui, même depuis leurs tombes, de vos manigances ils s’en rendent compte
Le travail y est d’autant plus sombre et la peine est y rude et brutale
Comme si être différent ne suffisait pas, à chaque erreur il leur faut un bouc émissaire
Avec dos bien large pour se prendre la révolte et la haine de ces gens qui nous voient en mal
Aux soirs noirs, aux émeutes brusques et en soient applaudis ces titrés et maires
Droits de l’Homme ? Mon œil ! N’en profite qu’aux chapeaux melons et vestons d’inspecteur
Ce grondant pouvoir n’est que de tonnerre, de gestes fulgurants et réfractaires
Maitrisant ainsi parlementaires et sénateurs … bah oui ! Quoi ? Ils sont des leurs !
Pas la peine de passer par les grands discours, il n’y a rien à faire
…
Juste un peu de silence s’il vous plaît
…
Des sonnettes d’alarme ont été tirées de ville en plaine et de plaine en montagne
Selon leurs missionnaires, il semblerait que les fils ont été mal raccordés,
V’là un souffle presque auroral venu soi-disant nous réconforter
Dans nos propres peines qui à peine se stagnent
Un monde où nous nous sommes vus grandir dans les parcs et plaines de jeux
Ces foyers que nous côtoyions où la photo de famille à deux sous s’épingle à la muraille
Où papa, maman, de sueur doublée de mépris, très dur travaillent
Juste pour tenir leurs promesses de bonheur et de projets autrefois trop ambitieux
Depuis tout ce temps s’abolissaient donc l’effroi, le trouble et le souci
Pendant qu’ils nous balançaient que tout a au contraire embelli
Les cadavres, eux, se multipliaient sur et sous terre à l’infini
Alors que les génies juraient de la doter d’une neuve harmonie
À présent, la vieille mort n’est plus muselée et est très autoritaire
Est-ce là une nouvelle guerre ?
Sortie dans son linceul blanc traînant de pays en pays l’horreur de ceux qui la commandent
Son ombre s’allonge avec audace inique presque immonde
Maintenant, nous nous acharnons à nous haïr soudain
Nous sommes passés du clair lumineux au ténébreux demain
C’est bien là votre crime immense d’avoir tué la belle idée
Que se faisait de nous, être-humains, la paix.
Mia’Os