Le cœur a ses raisons que le corps ignore
Et l’âme a ses raisons que le cœur oublie,
Mais chaque battement a son histoire
Sa chamade, son désespoir.
Ciel, Terre se contemplent jour et nuit sans s’effleurer,
À ne jamais se tourner le dos, j’imagine qu’ils doivent s’aimer.
La pluie nourrit le sol, le sol donne la vie,
Ainsi l’amour s’éparpille.
De temps à autre la sécheresse s’abat,
Tout s’évapore, tout s’en va.
Des failles se creusent,
Profondes crevasses qui n’épargnent rien.
Un labyrinthe se trace,
Germent des chemins sans fin.
L’impasse.
Des états d’âmes se déversent,
Engloutissent l’allégresse.
Emotions vaporeuses, sang froid, mains moites,
Tempête ténébreuse emporte ce qui miroite.
Au loin, pas d’horizon, tout se confond,
Tout se mêle mais tout se déteste.
Au loin, je vois mon esprit affamé,
Mon reflet déformé,
L’enfer est dans le regard de l’autre,
Parfois cet autre c’est soi-même.
En fin de compte,
Peut-être que s’aimer n’est qu’une question de point de vue
Que se regarder ne se fait pas avec les yeux.
Coincé dans la confusion,
L’amour, la haine, deux routes que l’on confond.
Deux émotions qui nous habitent, qui à l’extrême,
Rendent le cœur schizophrène.
Toutes deux mènent droit à l’addiction,
À l’attirance puis à la répulsion.
Crises, manques, overdoses.
Le chagrin n’est plus qu’une aire de repos,
Dans laquelle à l’abri de la peste, on se soigne l’âme.
Abou Taha Souha