Ce lundi 11 décembre, le Premier ministre israélien est invité à Bruxelles par la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Plus de 70 signataires dénoncent cette venue et se mobilisent pour l’annuler sur le sol belge.
Alors que Trump annonce la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, la communauté internationale craint un déséquilibre au Moyen-Orient. Ce vendredi 8 décembre, le Hamas a appelé à une « Journée de colère » annonçant le risque d’une 3e intifada. Plusieurs heurts ont déjà eu lieu en Cisjordanie ainsi que des bombardements sur la bande de Gaza.
Un symbole pour les trois religions
Jérusalem a toujours été un symbole et un joyau pour les trois religions monothéistes. EN 1947, les Nations unies privilégient la solution du partage de la Palestine en deux États : l’un arabe et l’autre juif. Pour ce qui est de Jérusalem, la ville est sous tutelle de l’ONU. Depuis 1969, les Palestiniens revendiquent Jérusalem comme capitale. En 1980, les Israéliens déclarent par une constitution que Jérusalem est une et indivisible. À partir de ce moment, le jeu des négociations a commencé.
Une politique américaine de barrage
Il y a six mois, les Israéliens ont déclaré que la reconnaissance n’était pas une priorité. En 1948, le premier ministre israélien, David Ben Gourion, propose Tel-Aviv à la place de Jérusalem comme capitale pour qu’Israël ait une nouvelle page dans l’Histoire. Mais cette décision renforcera cependant les extrémistes des deux camps.
En mettant des mots clairs sur la situation actuelle, Donald Trump a mis fin à une ambiguïté sur le terrain. De facto, Jérusalem était déjà la capitale d’Israël, car le Parlement, la Cour Suprême s’y trouvent et les visites diplomatiques s’y font.
De plus, Israël encourage la colonisation de Jérusalem-Est. Des logements sont construits dans la ville jusqu’à créer un quartier juif. Des Juifs orthodoxes s’installent également dans des quartiers peuplés par les Arabes. Cette démarche a pour vocation d’empêcher la continuité entre Jérusalem-Est et le reste du territoire palestinien en Cisjordanie.
Les différentes solutions posées sur la table des négociations étaient prises en otage. Cette reconnaissance « gèle » en quelque sorte la politique internationale américaine sur le conflit.
A qui le flambeau ?
Depuis l’annonce du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, plusieurs pays ont exprimé leur mécontentement. Du Maroc au Liban, en passant par l’Amérique latine, certains chefs d’État ont dénoncé une violation du Droit international. Des pays comme la Turquie, la Jordanie ou encore l’Arabie Saoudite ont mis en garde le président américain, et l’ont invité à revoir sa décision. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué qu’Israël est un “État d’occupation” qui promeut la “terreur” en agressant des “jeunes et enfants p” palestiniens. Par ailleurs, le samedi 9 décembre, deux Palestininiens ont été tués dans des raids aériens israéliens sur Gaza. Le président turc a également indiqué que les États forts ont pour but de “pacifier, pas de déclencher des conflits”.
Cependant, l’absence de discours du roi d’Arabie Saoudite laisse place à des interrogations. Les États-Unis ont un ennemi commun: l’Iran. La situation au Proche-Orient est inconfortable pour les politiques saoudiennes. S’abstenir de toute position directe pourrait leur être fatal puisque l’Iran pourrait gagner la place symbolique de « représente des musulmans ».
Quoi qu’il en soit, l’ONU craint l’escalade de la violence dans la région. Le processus de paix est compromis puisque Saëb Erakat, négociateur en chef du côté palestinien, a annoncé qu’ilsne parlerait plus aux représentants de l’administration américaine. Ce dernier appelle Donald Trump a revoir sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.