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Discriminations en Belgique : des passants répondent !

En Europe, la discrimination est au gout du jour. Bruxelles, la capitale européenne, n’est pas épargnée. Nous avons été à la rencontre de passants pour recueillir des témoignages sur les formes de discrimination qui peuvent exister au sein de notre société. Reportage.

Pour situer les choses, il est important de saisir le sens de la définition de discrimination. Selon l’Observatoire belge des inégalités, « trois éléments doivent être réunis pour qu’on puisse parler de discrimination » :

  1. Deux personnes doivent être traitées de manière différente : l’une est retenue, l’autre est écartée.
  1. Cette distinction doit être motivée par des critères illégaux, considérés comme « protégés » au regard de la loi. Celle-ci en recense une vingtaine, parmi lesquels le genre, l’âge, le handicap, ou l’origine étrangère.
  1. Cette distinction doit avoir lieu dans un domaine prévu par la loi, comme l’emploi, le logement, la santé ou l’accès aux biens et aux services. Constitue ainsi une discrimination le fait d’écarter un candidat en raison de son origine, et quelles que soient les raisons invoquées (réticences des clients ou des collègues par exemple). De même, des « plaisanteries » à caractère raciste visant spécifiquement certains travailleurs sur le lieu de travail peuvent être assimilés à de la discrimination.

Selon différentes études, les discriminations sous différentes formes existent bel et bien en Belgique. En juin 2017, l’université de Gand a réalisé une recherche sur la discrimination sur le marché locatif privé de la Région bruxelloise. Les chiffres interpellent : 44% des hommes dont le nom est d’origine nord-africaine voient leur demande de candidature pour un logement mise directement de côté. 30% pour les candidats au nom à consonance subsaharienne.

Unia, Centre pour l’égalité des chances et lutte contre le racisme, a indiqué que « le racisme, l’homophobie, le rejet de l’autre s’expriment aujourd’hui davantage et plus librement dans l’espace public ». La structure constate, par ailleurs, que les discours de haine sont en augmentation depuis 2010.

Pour ce qui est de l’égalité des sexes, malgré des efforts et des progrès, du chemin reste à faire. Dans un rapport publié en juin 2017, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes indique que l’écart salarial est encore existant et s’élève à 7,6% en Belgique. De plus,  les signalements reçus relatifs à des discriminations fondées sur le sexe et/ou le genre ont augmenté en 2016 (+18% par rapport à 2015). Les plaintes, quant à elles, ont augmenté de 49 %. L’Institut indique que « La grande majorité des signalements ont été introduits par des femmes (59%) et concernent la discrimination liée à l’emploi. Les chiffres démontrent que la position de la femme sur le marché du travail reste vulnérable». Selon les chercheurs Martens et Denolf, « le marché du travail belge est basé sur une ethno-stratification » ce qui sous-entend que l’origine ethnique est déterminante pour l’avenir professionnel d’un individu. Leur étude affirme que les « personnes d’origine maghrébine sont dans la pire configuration en termes d’opportunités d’emploi ». Les plus touchées sont les femmes principalement de confession musulmane et portant le voile. Selon UNIA, Centre interfédéral pour l’égalité des chances, « 44 % des employeurs s’accordent à penser que le port du voile peut influencer de façon négative la sélection des candidats ».