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L’incubateur Molengeek interdit d’entrée aux États-Unis

A l’initiative d’une poignée d’entrepreneurs, Molengeek aide des jeunes à faire leurs premiers pas dans le monde entrepreneurial. Sur leur site, on peut lire que Molengeek est « un espace d’idéation et un incubateur de startups innovantes basé à Molenbeek ». Rien que ça.

Soutenu par plusieurs grandes entreprises et par le monde politique, la structure est sans conteste la vitrine digitale de la commune voire de Bruxelles. Alors que les fondateurs et leur groupe d’apprentis entrepreneurs allaient s’envoler aux Etats-Unis ce 15 septembre pour participer notamment à un « side-event » – le 22 septembre – organisé par Samsung et Alexandre De Croo, ils se sont vus refuser l’entrée sur le territoire américain. La douche froide.

Depuis la date de sa création, ce centre collaboratif attire les foules. 200 collaborateurs, dont 60 qui sont quotidiennement actifs au sein de la structure qui offre l’opportunité à des jeunes issus de diverses couches sociales de bénéficier des services proposés. Ibrahim Ouassari, co-fondateur, explique – pour le média RTBF – que la priorité sont ces individus qui feront le monde de demain :  « Nous, notre mission première c’est vraiment les jeunes, et quand je dis les jeunes, c’est les jeunes de quartier qui viennent de Schaerbeek, d’Anderlecht, on a des jeunes qui viennent d’Anvers, on a des gens qui viennent de Braine-L’Alleud. Qu’on s’appelle Moustapha ou Pauline, peu importe, tout le monde est le bienvenu, du moment qu’on est vraiment intéressé par l’innovation, les technologies et l’entrepreneuriat« .

Axé sur les technologies de la communication, Molengeek est soutenu – entre autres – par Google et Samsung. En 2017, Alexandre De Croo, vice-Premier ministre et ministre de l’Agenda numérique, avait apporté un soutien financier de 500 000 euros pour aider le développement de compétences dans le domaine numérique. Le Roi Phillipe est également venu se pavaner chez Molengeek en mai dernier.

A l’approche de l’automne, les fondateurs de Molengeek comptaient embarquer les jeunes entrepreneurs aux Etats-Unis notamment pour participer au « side-event » aux Nations Unies à New-York, organisé par Samsung Belgium et Alexander De Croo. Le départ était prévu le 15 septembre. Accompagnants une dans la Silicon Valley, les membres de Molengeek allaient faire un saut chez Facebook et Google. Cependant, quelques heures avant le décollage, les fondateurs de Molengeek sont informés qu’ils n’iront pas où leur travail acharné devait naturellement les mener. Huit personnes (sur quinze participants), Ibrahim Ouassari y compris, se sont vus refuser leur ESTA (Système électronique d’autorisation de voyage), procédure obligatoire depuis 2009, treize heures avant le vol. Sans explications. On pouvait juste lire tout simplement « non autorisé » selon Ibrahim.

En effet, l’ESTA peut être revu avant le vol et être modifié sans aucune justification. La procédure états-unienne va même plus loin puisque l’ESTA ne garantit pas l’entrée sur le territoire américain. Sur le site des Affaires étrangères, on peut lire que « la possession d’un document ESTA ou d’un visa ne constituent pas un droit d’accès au territoire : la décision finale et souveraine appartient aux services d’immigration du point d’arrivée. Les autorités belges ne peuvent en aucun cas intervenir dans cette décision ». En janvier dernier, Mohamed Ketbi, Mourad Laachraoui – deux taekwendoïstes belges de l’équipe francophone – ainsi que leur coach Abdelkhalak Mkadmi ont été bloqués à l’aéroport de Zaventem. Malgré leur ESTA, ils n’ont pu accompagner leur équipe sportive.

Alors que le gouvernement américain indique que le taux d’acceptation est de 99%, l’équipage Molengeek n’a pu prendre son envol vers le pays de l’Oncle Sam. Julie Foulon, co-fondatrice, a expliqué au journal L’Echo les potentiels raisons de ce refus. Un des participants avait essuyé un refus lorsqu’ils avaient introduits les demandes pour l’obtention de l’ESTA. Julie Foulon explique :

« Faute de places suffisantes, nous avons dû séparer le groupe en deux vols pour le trajet vers New-York. Ceux qui ont été avertis hier que leur demande de visa était finalement refusée faisaient tous partie du groupe avec lequel celui, qui s’était vu refusé son visa il a quelques semaines, devait initialement voyager. C’est le seul lien que je vois pour le moment ».

Tout le groupe a donc décidé de rester en Belgique et les membres de Molengeek envisagent de reporter le voyage d’une semaine avec l’espoir que cette fois-ci sera la bonne. Pour le moment c’est un épisode triste pour ces jeunes qui veulent croquer la vie entrepreneuriale à pleine dents ainsi que pour les droits élémentaires mis de plus en plus en quarantaine par le gouvernement Trump.

Suite à l’intervention du Affaires étrangères, MolenGeek partira le 16 septembre vers les Etats-Unis !
Nikita Imambajev