Les concours de miss sont souvent décriés pour leur platitude et manque de considération à l’égard de la gent féminine. Au Pérou, l’épreuve a fait parler d’elle pour une raison bien spécifique. Le concours de beauté a laissé place à la sensibilisation.
« Mon nom est Camila Canicoba et mes mensurations sont 2202 « féminicides » en neuf ans dans mon pays« , c’est en ces mots que l’une des candidates a alerté les téléspectateurs pour dénoncer les violences faites aux femmes.
Les 23 candidates se succéderont pour mettre en lumière des statistiques qui font froid dans le dos : “Une fillette meurt toutes les dix minutes (dans le monde) victime de l’exploitation sexuelle« , « plus de 70% des femmes au Pérou sont victimes de harcèlement de rue« , « 81% des auteurs d’agressions sexuelles sur des jeunes filles de moins de 5 ans sont proches de la famille ».
Cette opération coup de poing vient de l’organisatrice du concours, Jessica Newton, Miss Pérou 1987. Elle a décidé de mettre en lumière cette réalité car “beaucoup de femmes ne savent pas et pensent être des cas isolés”. Elle juge que Miss Pérou doit être “l’ambassadrice des femmes qui se tiennent debout, de toutes celles qui n’ont pas de voix”. Selon elle, sur les 150 candidates, cinq ont été victimes de violences dont certaines “de viol par un proche”.
Pendant ce temps-là
Le comité national de Miss Belgique a quant à lui, défrayé la chronique en proposant de “réserver” pour des occasions particulières des miss. Il ne s’agit pas d’un calembour de mauvais goût mais bien d’un nouveau service proposé par les organisateurs du concours de beauté. A la manière d’une voiture, appartement, il vous est désormais possible de louer une miss pour ajouter “une touche supplémentaire à vos événements”.
«Vous pouvez réserver une de nos miss pour l’une de vos fêtes personnelles, fêtes privées, le lancement d’une nouvelle affaire, pour des évènements particuliers et encore pour plein d’autres choses (?). Mais Miss Belgique peut aussi être bookée comme mannequin ou comme présentatrice» pouvions-nous lire sur la plateforme officielle. A la manière d’un showroom, on navigue sur le site pour choisir celle qui ornera et illuminera mieux votre fête. Voyant la polémique enfler, le comité a décidé de supprimer de sa page ce nouveau “service”. Le temps de la femme objet a malheureusement, encore de beaux jours devant lui.