Le jeudi 17 mars a eu lieu une manifestation contre la loi du travail. Pour la deuxième fois consécutive, les lycéens, les étudiants et les salariés se sont mobilisés pour exprimer leur point de vue. La lutte continue…
La veille, on s’organise entre amis. On note notre nom sur la feuille d’absence. Elle se remplit peu à peu. Etre prêt, mais pour quel moment ? Le blocus à 9 heures, le rassemblement à 11h ou le début de la manifestation à 13h30 ? Ce sera à 15h qu’on rejoindra la foule.
On se contente de se renseigner sur les réseaux sociaux de l’avancée du mouvement au beau matin. La journée est banalisée. Environ 100 lycées sont bloqués. Les cours à PARIS 8 sont supprimés. La fac Panthéon-Sorbonne annonce dans la matinée que les cours sont annulés. Alors on ne va pas en cours.
Sur les réseaux sociaux, les photos fusent. On prévient que les cours sont annulés. Les tweets jaillissent. Les médias s’y mêlent. Les chaînes d’informations en continu ne faiblissent pas. Ils tiennent la cadence des jeunes, en interprétant leurs propos, parfois. Du sans jauge le sol devant une fac. Violence policière. « Très nombreux CRS à Tolbiac, et hommes en civil aussi. Interpellations en cours, courses-poursuites, matraques. » tweete le journaliste Sylvain Mouillard à 10:29. Le cortège à Nation est mouvementé par des casseurs. Bombes lacrimo, confrontations, vitrines brisées, la manif’ prend de l’ampleur et les médias s’affolent.
Hugo, Jean-Paul et Elie étaient juste devant la fac : « On a eu un bon échantillon de la part des CRS : matraque, lacrymo, traîné par terre »
— SylvainMouillard (@SMouillard) 17 mars 2016
On arrive derrière la CGT 93. Un homme âgé nous sourit. On sait que ce sera un bon rassemblement désormais. Les pancartes sont symboliques. Elles ornent les manifestants. Écriant avec soin, elles jonglent entre deux têtes.
On entend de la musique au loin. Intrigués, on s’approche et on découvre un homme assez âgé, avec au bout de sa main une enceinte. Ils sont inséparables. C’est un personnage. On est dans l’ambiance de la manifestation avec les paroles « nous sommes au combat ». On arrive à Place d’Italie.
Du monde, les étudiants semblent stagner et ne risquent pas de bouger. De jeunes filles se trouvent à 50 centimètres des CRS et leur crient dessus avec leur slogan bien mesuré. Ça chauffe avec les mots. Une mamie nous informe que quelque chose se prépare là-bas. Elle voit des bombes blanches. Très mignonne, elle veut nous rassurer, mais en même temps nous avertir. Après des félicitations, on la quitte de l’autre côté de la chaîne humaine policière pour retrouver les étudiants.
On retrouve d’autres amis. Il fait beau pour une journée à manifester. Alors on admire l’arc-en-ciel qui se forme devant nous.
Yousra GOUJA