La crise des migrants fait la une de l’actualité. Plusieurs femmes fuient leurs pays au péril de leur vie. Un salon solidaire situé à Paris a décidé de redonner de la dignité à ces migrantes en prenant soin d’elles.

Nogobala, hébergée dans un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) observe sa manucure et cheveux coiffés dans le coin d’un miroir du salon solidaire Joséphine à Paris. « Ils m’ont rendu un peu de beauté », déclare-t-elle et a l’impression de se sentir « un peu plus comme les autres femmes« .

Il y a six mois, cette jeune maman a été contrainte de fuir la Côte d’Ivoire avec ses deux enfants pour éviter que sa fille de huit ans ne se fasse exciser. Depuis lors, elle est dans l’attente d’une réponse de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra) à sa demande d’asile.

 

Ces petites attentions sont une bouffée d’oxygène pour ces femmes comme l’indique Souourou Hungbo, du Groupe SOS Solidarité : « Leur vie est suspendue à cette réponse et c’est même difficile pour ces femmes de parler d’autre chose. Alors même si les soins de beauté, ça ne fait pas vraiment partie de nos missions en tant que Cada, on a proposé à certaines des femmes que nous suivons de participer à la journée ‘Femmes en fête’ car ça leur permet, pendant un temps, de ne pas réfléchir à leurs problèmes administratifs et sociaux« .

Parenthèse de bonheur

Pendant ces journées organisées du 16 mai au 6 juin, ce seront plus de 20.000 femmes en situation de précarité ou victimes de violence qui se feront bichonner ou recevront des produits cosmétiques, accessoires de modes par l’association Dons solidaires dans plusieurs villes en France.

Dominique Besançon, déléguée générale de l’association souligne que ces moments privilégiés permettent à ces femmes de se retrouver : « On s’adresse à des femmes qui ne savent plus ce que c’est qu’une coupe de cheveux et d’être maquillées parce qu’elles n’ont ni le temps, ni les moyens. Leur offrir cette parenthèse, ça contribue à restaurer l’image qu’elles ont d’elles-mêmes« . Neuf millions, c’est le nombre de personnes en France vivant sous le seuil de pauvreté et la moitié d’entre elles sont des femmes.

Solidarité au poil

Dans le Plat Pays, c’est dans la ville de Charleroi que Kevin, coiffeur et Luka, photographe ont décidé de proposer des coupes gratuites aux personnes SDF. L’élément déclencheur est survenu lors d’un voyage aux États-Unis. Voyant des personnes désoeuvrées à la suite du violent Ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans, Kevin a voulu mettre sa paire de ciseaux au service des plus démunis. À travers leur association The Stormbarber, ils ont permis à des hommes en situation de pauvreté de reprendre du poil de la bête.

Mouâd Salhi