Alohanews est parti à la rencontre de Alyssa Bass, cette jeune chanteuse et rappeuse de 24 ans. Une artiste qui a le goût de l’ambition et qui n’hésite pas à aider les autres à donner le meilleur d’eux-mêmes. Par son talent d’écriture, elle compose pour d’autres en même temps qu’elle développe sa propre carrière musicale. Rencontre.
Bonjour Alyssa. Pour ceux et celles qui ne te connaissent pas, qui es-tu ?
Je suis une artiste belge de 24 ans. Je suis chanteuse et rappeuse. J’ai goûté au monde musicale depuis toute petite. Que ça soit sur le chemin de l’école ou en participant à Eurokids où on a été disque d’or à 11 ans tout juste. Déjà très jeune, j’ai pu approcher le milieu de la scène et du studio.
Tu es également « songwriter » pour d’autres artistes. Qu’est-ce que ça t’apporte personnellement ?
Je suis une très grande passionnée de textes. J’ai écrit le titre « On vaut de l’or » pour Lisandro Cuxi, le grand gagnant de The Voice France. J’écris également pour Tauba, une artiste belge que je développe et en qui je crois beaucoup.
Quand j’écris pour un autre artiste, c’est un sentiment complètement différent. J’essaye de m’imprégner de son histoire, de ses blessures mais aussi de ses forces. Les thèmes ne sont jamais imposés, car j’essaye de travailler avec des artistes que je connais et dont je suis sûre que les univers pourront coller. Je pense que nous sommes tous humains et traversés par des mêmes histoires même si l’interprétation en sera toujours différente.
Tu as sorti un titre du nom de « Salé sucré ». Parles-nous de cette chanson et de ta rencontre avec Jones Cruipy…
C’est un titre qui s’est fait très spontanément. Tout a été fait au feeling, du morceau jusqu’au clip. On s’est rencontré sur le titre » Simulation » sur lequel je travaillais en collaboration. On a tout de suite accroché et l’envie de faire ce titre est venu naturellement.
Dès que je lui ai envoyé la production de Zay Costello, le beatmaker parisien de Ninho, la chanson est née très rapidement. On peut dire que le tempo de ce titre est vraiment à notre image : deux personnes à la vibe plutôt « chill » (rires).
On sent une profonde ambition dans tes projets que tu solidifies en t’entourant d’autres femmes très ambitieuses. Une sorte de révolution de femme dans la musique ? Exactement. Il faut savoir que je suis également manager pour cette raison, défendre les femmes dans la musique. Du coup, je me considère plus comme une « grande sœur ». En effet, la musique est un milieu très difficile pour les femmes. Spontanément, quand je rencontre une femme qui se bat pour réussir, je l’aide. J’aime beaucoup le côté ambitieux chez une femme. Je voudrais réellement que les femmes occupent une place plus importante dans le rap et dans la musique en général. Pour ça, je pense qu’on doit se soutenir et mettre du cœur dans ce qu’on fait. Du coup, être une femme dans le milieu du « rap », c’est difficile ? C’est assez compliqué. J’arrive tout de même à bien m’en sortir, mais je sais que pour beaucoup, ça peut rester très dur. Certains rappeurs ont vraiment du mal à accepter qu’une fille puisse rapper. Aux yeux de certains, y’a même pas de crédibilité, avant même d’avoir écouté. Loin d’être une généralité, car pour d’autres, on peut être très agréablement surprises. Beaucoup de rappeurs soutiennent et donnent de la force, et ça, ça fait plaisir ! Penses-tu qu’à l’ère d’internet, la case « cover » et « freestyle » soit le tremplin le plus porteur pour se faire connaître ? Je ne sais pas vraiment ce qui est la recette idéale pour se faire connaître. Je pense qu’à l’ère d’Internet, on peut faire pas mal de choses avec une connexion. Les vidéos ça peut vite être virale. Le titre « Anarchie » de SCH a été comme un cri de cœur à un moment donné dans ma vie. Je ne me suis jamais dit « je vais faire une cover », c’était même hors de question puisque je suis auteur. Pourtant y’a des titres qui sont une évidence, que l’on chante tous les jours et qui expriment des choses qu’on a également envie de dire. Pareil pour les freestyle. Je pense que pour se faire connaître Internet peut aider mais faut surtout être soi même et exprimer ce qu’on a envie d’exprimer car le public sent la spontanéité je pense.
“Je voudrais réellement que les femmes occupent une place plus importante dans le rap et dans la musique en général”
Quel est ton plus bel accomplissement jusqu’à maintenant ?
Je pense sincèrement que c’est le titre que j’ai écrit pour Lisandro. Cette chanson parle de personnes déterminées qui malgré les vents contraires ne baissent pas les bras et avancent correctement. Je suis très fière de cette chanson, car elle a été produite par Mathieu Mendesz (qui est derrière le titre “Gitano” de Kendji Girac) et cela m’a permis de travailler sur une chanson de variété française.
Un petit clin d’oeil pour ma maman fière de mon travail sur cet artiste à la voix d’or.
“ Mes cheveux, les décors, mon coeur, tout est souillé mais faut que je fasse cette maille car on a les mains dans la merde, mais elle sont faites pour l’or”. Lisandro Cuxi – On vaut de l’or
Quels sont tes futurs projets ?
Je travaille sur mon premier album « Zealandia ». Des titres vont bientôt sortir. J’ai désormais une grosse équipe de management basée à Paris. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y aura pas mal de collaboration surprenantes et qu’on va choquer le game !
Propos recueillis par Bahija Abbouz