Alohanews

Bizzy Salifu, la pépite de l’afro-beat belge

Bizzy Salifu.

Artiste d’origine ghanéenne, Bizzy Salifu s’inscrit dans cette tendance toujours plus variée qu’est cette « nouvelle » musique populaire, l’afro-beat. Profitant de sa carrière à l’étranger, il n’oublie pas d’où il vient et tente de faire connaître son univers en Belgique. Avec son titre « Me Like The Way », il atteint le point crucial dans la carrière d’un artiste contemporain : le million de vues sur YouTube. Alohanews est parti à la rencontre de cet artiste passionné qui s’est donné pour mission de faire danser les foules. Rencontre.

Bizzy Salifu, de ton vrai prénom Bismark, pourrais-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?

Je suis d’origine ghanéenne et me définit comme un artiste « afro ». Je prends la musique au sérieux depuis quatre ans déjà. Avant cela, j’ai passé beaucoup de temps à déterminer quel type de musique correspondait le plus à ma personnalité. J’ai enfin trouvé ma voie quand je me suis plongé dans l’univers de l’afro en général : afro-pop, afro-beat ou encore l’afro-trap.

Tu es né en Allemagne, quels sont tes liens avec la Belgique et l’Angleterre ? Comment as-tu créé tes connexions artistiques ?

On peut dire que je suis né en Allemagne par accident (rires). Ma mère m’a donné la vie dans l’avion même. J’ai ensuite grandi en Belgique.

Ma fan base est surtout située à Londres. Les réactions positives que j’ai suite à ma musique viennent de personnes situées en Angleterre. Je pense que cela s’explique par le fait que l’afro-beat nous vient du Nigéria et du Ghana, c’est-à-dire de l’Afrique anglo-saxonne

L’afrotrap est un phénomène assez récent dans la conscience du public. Que penses-tu de l’explosion de MHD ?

J’ai vraiment été surpris quand j’ai entendu les musiques de MHD, car j’avais déjà commencé à créer ce genre de musique. Il m’a dépassé de peu vraiment (rires). En réalité, après coup, on se rend compte que ce que l’on fait est totalement différent, car j’inclus beaucoup d’autres sonorités que le rap même.

Est-ce que tu ne penses pas qu’il y a un véritable défi à relever maintenant que l’afro-trap est relié au phénomène MHD et au rap ? 

Je suis tout de même content que la musique de MHD ait pu retentir avec un tel succès. Généralement, pour être acceptés en Belgique, les artistes doivent d’abord être validés en Angleterre ou encore en Allemagne. S’expatrier avant d’être reconnu au sein de leur communauté belge ou francophone. Un peu comme Stromae. MHD lui a réussi sans même devoir partir ailleurs, seulement en restant en France.

Les médias mainstream s’adaptent aux « buzz » des artistes sur internet pour adapter leur diffusion

Tu as pu faire des showcases ou des premières parties d’artistes comme Ryan Leslie, Beyonce, Sisqo ou encore Bobby Valentino. La majorité de ces artistes sont considérés comme « oldschool ». Comment expliques-tu leur intérêt pour l’afro-trap ?

Je pense que c’est plutôt lié à l’aspect « business ». Je suis un peu connu comme étant l’artiste qui peut ramener la foule et ambiancer le public. C’est ce qui s’est passé quand TYGA a annulé son show en dernière minute. J’ai pu ramener ma fanbase à l’événement et depuis, j’ai pu entrer en contact avec la majorité de ces artistes.

Tu es également fort présent dans des médias populaires comme TRACE TV, MTV ou encore TRACE AFRICA.

Pendant longtemps, aucune chaîne ne répondait à l’envoi de mes morceaux. Ils ont commencé à me contacter lorsque j’occupais une certaine position dans les trends Twitter. Je pense que les médias mainstream s’adaptent aux « buzz » des artistes sur internet. Quand ils voient que nous avons une certaine visibilité sur internet, ils adapteront leur diffusion.

Plus tard, je rêve d’être comme Booba et de prendre sous mon aile les artistes qui essayent de réussir

Quelles sont les qualités qu’un artiste doit avoir pour pouvoir réussir ? Quel conseil donnerais-tu aux jeunes qui essayent de réussir ?

Je pense que je dirais aux jeunes de laisser leurs musiques parler pour eux. Il ne faut jamais essayer de prouver quoi que ce soit aux autres. Cela ne fait que diminuer nos qualités. Il faut juste travailler jusqu’à pouvoir se surpasser. Donner le meilleur de soi-même en se renouvelant sans cesse. Et les autres vous respecteront pour cela.

Quels sont tes futurs projets ?

Beaucoup de collaborations sont en cours avec des artistes venus de France, d’Angleterre et des Pays-Bas. L’été sera très chaud, je vous l’assure (rires).

Dans 5 ans, à un moment de ta vie où tous tes rêves sont devenus réalités, où te vois-tu ?

Ma vocation est d’aider les jeunes talents émergents. Les aider à accomplir leurs rêves. Devenir artiste est un dur chemin. Je n’ai pas de rêve personnel en soi. Je pense qu’aider l’autre, c’est s’aider soi-même. Plus tard, je rêve d’être comme Booba et de prendre sous mon aile des artistes qui essayent de réussir. Faire ça lui permet également de rester dans l’air du temps et d’être respecté.

En ce qui me concerne, tant que je peux vivre de musique, je serais heureux. Je pense également aider la population africaine dans son ensemble. Je me le suis promis. Mes projets et rêves sont uniquement « for a better world ».

Bahija ABBOUZ