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The Lizzies : « La réussite de Damso et de Shay nous motive »

The Lizzies, jeune groupe formé par Tauba et Louise, nous fait l’honneur de parler de lui, de sa musique et de ses projets. Inspirées depuis toujours par plusieurs genres musicaux, elles nous font découvrir un univers electro, mais également un vieil amour qu’elles remettent en scène : le hip-hop. Sous cette cadence aux couleurs multiples ainsi qu’à la sortie prochaine de leur premier EP « Only You », Alohanews vous fait découvrir une des pépites prometteuses de la scène belge.

Votre premier EP « Only You » sera bientôt disponible. Pour l’instant comment se passe l’accueil de vos sons diffusés ?

De manière générale, il y a un bon accueil. On est pas mal relayé. Il faut savoir que par rapport à nos débuts, on a un peu changé de style musical. À l’époque, on faisait beaucoup de musique électronique, mais très récemment, on est passé à un style plus hip-hop. Du coup, les réactions sont souvent du genre ; « mais quoi ? vous vous êtes permis de changer de style ? », alors que pour nous, ce n’est que la fusion de tous les genres musicaux que l’on aime.

Comment est-ce que vous vivez votre collaboration ? Est-ce qu’on peut être pleinement soi-même musicalement parlant, à deux ?

En général, on a plus ou moins les mêmes goûts même s’il est vrai qu’on diverge sur certains points. On essaye toujours de s’accorder pour faire des choses qui nous plaisent à toutes les deux. On est deux personnes différentes, c’est sûr. Cependant, on essaie de combiner nos deux caractères. C’est un travail de tous les jours.D’accepter et de partager.

Quelles sont les caractéristiques personnelles que chacune de vous apporte à l’ensemble du groupe ?

Tauba : En studio, Louise est très à l’aise sur la création des sons. On compose toutes les deux, mais j’admire son imagination par rapport à l’écriture de nos textes.

Louise : Je trouve que Tauba est hyper douée pour les lives, pour le partage avec le public. Dans la vraie vie, elle est timide, mais sur scène pas du tout. Tout l’opposé de moi.

On voit que vous avez fait l’école de musique et que vous jouez pas mal d’instruments. Est-ce que vous imposez votre savoir-faire dans la composition musicale ?  

En général, le producteur commence à faire la base et ensuite, on reste autour de lui. On regarde si la direction nous plaît, mais il y a toujours cette collaboration avec le producteur. On est très attentive aux sonorités. Il est très important qu’elles nous plaisent et on n’hésite jamais à lui parler de nos idées ou de nos inspirations.

Vous avez également étudié l’école de mode. On ressent d’ailleurs que vous accordez beaucoup d’importance à votre image. L’impression est-elle vraie ?

Sur notre image, personne ne nous conseille. Il n’y a pas du tout de styliste derrière nous. C’est vraiment le fruit de notre personnalité. On aime beaucoup la mode et donc ça peut se ressentir dans nos projets. On se rend bien compte que l’image pour des artistes féminines c’est important, mais pour nous, la musique passera toujours avant l’image.

Vous avez tourné votre clip « So Good » à Paris. Quelle est votre interaction avec la France ? Le public français est un but ?

La France est complètement un but. D’abord, ce sont nos voisins et en plus, Paris c’est la capitale de la mode, de l’opportunité. Il y a un plus grand public et plus de retours de la part du public français. À notre avis, c’est l’effet « la musique qui vient d’ailleurs » qui crée ce regard intéressé.

D’ailleurs, notre EP va sortir sous un label parisien. Une multitude collaborations sont en cours avec des rappeurs de Paris pour pouvoir s’implanter en France.

Chanter en anglais est un choix purement artistique ou un choix pour pouvoir s’exporter au-delà des frontières francophones ? 

D’abord, musicalement parlant, l’anglais colle davantage à notre univers. Après, il est vrai que c’est un plus pour pouvoir exporter notre musique ailleurs. Grâce à de nouvelles collaborations, on va pouvoir également chanter en français sur des sonorités qui collent à notre univers. D’ailleurs dans l’EP, il y aura des sons en anglais, mais également en français. Un parfait mix.

« Le fait que des artistes comme Damso ou Shay ont pu réussir, motive les artistes belges à se lancer et à se faire connaître ».

Que pensez-vous de la culture musicale belge, est-ce que vous pensez qu’on est en recul par rapport à d’autres pays ? 

Pas du tout ! On trouve que la culture belge est au top en ce moment. Il y a énormément d’artistes qui proposent un tas de compositions. En terme artistique, on pourrait même égaler la France. Les artistes belges sont des passionnés qui ne sont pas dans un « egotrip ».

Le fait que des artistes comme Damso ou Shay ont pu réussir, motive les artistes belges à se lancer et à se faire connaître. Il y a un vrai marché à saisir en Belgique, une vraie richesse de diversité.

Dans votre musique, on ressent vraiment un melting-pot d’influence musicale, de l’électro au hip-hop. Comment a réagi le public qui vous suit depuis le début ?

Le fait de changer de style de musique fait qu’on change forcément sa fanbase. On a l’impression que l’on repart complètement à zéro par rapport à ça. Pourtant, on s’assume beaucoup plus dans la culture hip-hop. On s’y sent mieux tout simplement donc même si ça peut surprendre, pour nous c’est naturel.

Quel est le morceau qui vous apporte le plus de fierté en tant qu’artiste, celui qui représente le plus votre art ?

Il s’agit d’un morceau qui n’est pas encore sorti, mais qui sera sur l’EP. Suspense donc (rires). Sinon, le titre « So good » est l’un de nos préférés, car il a été réalisé équitablement. D’habitude nos voix se confondent, mais dans ce morceau, chacune de nous a pu avoir sa propre partie, son propre flow.

Dans cinq ans, vous êtes à un moment de vos vies où tous vos rêves sont devenus réalité. Où êtes-vous ?

La musique pour nous, c’est une véritable thérapie, on ne vit que pour elle. Donc, notre rêve dans 5 ans,c’est d’être à Toronto avec Drake (rires). Plus sérieusement, on se voit beaucoup à l’étranger, dans une grande ville avec un très grand public.

Propos recueillis par Bahija ABBOUZ