Alohanews

Christine Schreder : foot & médias

Christine Schréder, journaliste de BeTV et de VooFoot, était de passage sur le site tournaisien de la HELHa pour une petite conférence dispensée aux étudiants de la section Communication. Une des figures de proue des chaînes du câblo-opérateur wallon a accepté de répondre aux questions d’Alohanews. La journaliste revient notamment sur la perte des droits de diffusion de la Ligue des Champions au profit de Belgacom 11 ainsi que sur la folle journée du 20 mai 2009 avec l’attribution des fameux tests-matchs…et plein d’autres choses.

Cela doit vous faire bizarre de regarder la Ligue des Champions à la télévision (Belgacom 11 a raflé la diffusion de l’intégralité de la compétition pour la période 2012-2015)…

Je pleure, je pleure ! (Rires) C’est clair que c’est pénible. Toutefois, je suis bien obligé de m’y faire. C’est d’ailleurs pour ça que je n’arrive pas à m’y plonger véritablement cette saison. C’est tellement magnifique quand vous êtes en plateau avec des consultants que vous appréciez…

Avez-vous appris cette nouvelle par le biais des médias ?

De par mon statut (Christine Schréder est chef d’édition sports à BeTV/VooFoot) il est clair que non. Christian Loiseau, notre directeur d’antenne, l’a annoncé deux heures avant la diffusion de notre dernier match : le quart de finale retour Real Madrid-Nicosie (match remporté 5-2 par le Real). L’atmosphère fut un peu pesante ce soir-là…

Depuis combien de temps couvriez-vous la C1 pour BeTV ?

Depuis sept saisons. Je me suis totalement impliquée dans ce produit. Je l’ai porté, j’ai été profondément attristée, mais bon, c’est la vie…

D’autant plus que vous avez vécu la situation inverse : l’obtention in extremis de la diffusion des deux tests-matches de la saison 2008-2009, entre le Standard et le Sporting d’Anderlecht (pour 1,2 million d’euros, NDLR) , au nez et à la barbe de Belgacom…

C’était incroyable ! J’étais sur la route du retour de Mönchengladbach où je venais de réaliser un reportage sur Logan Bailly et Dante. Je l’avoue, c’était dans l’air, mais quand on m’a annoncé  à 17h que le lendemain, je faisais les interviews, je me suis dit, « pince-toi ! ». Cela prouvait que notre société était vivante et prête à saisir de grandes opportunités. C’était d’ailleurs ma première expérience en bord terrain !

        

Pour en revenir à la Ligue des Champions, votre plateau ressemblait beaucoup à celui de Canal +…

Oui ! On a toujours assumé cette filiation Canal. Évidemment, c’était la maison-mère donc on a pris des choses chez eux. Et puis, on a été les précurseurs en Belgique. Beaucoup nous ont reproché de nous prendre pour l’intelligentsia du football, prenaient nos consultants un à un et contestaient leur légitimité en dénigrant leurs palmarès. Ce n’est pas propre à la Belgique puisque c’est ce qui se fait outre-Quiévrain aussi.

Vous ne rêvez pas de plus d’exposition? Week-End Sportif ou Studio Foot ? On sait par exemple que Céline Géraud va présenter Stade 2 à partir du mois de janvier.

Sans manquer de respect à mes collègues qui présentent actuellement ces émissions, évidemment ! Il faut être ambitieux dans une carrière, même si je suis très heureuse à BeTV. Pareil pour Téléfoot, le Canal Football Club ou même Jour de Foot.

En France, quelques femmes ont commenté ou commentent des matches, comme Jézabel Lemonier à l’époque de Direct 8 ou maintenant Marguerite Dumont sur beIN Sport. Avouez que vous avez une petite tentation… 

Franchement, je pense que les voix féminines ne sont pas faites pour ça. Tu pars dans les tours, tu deviens hystérique… Pour le moment, aucune envie. Je ne serais pas à l’aise pour ce genre de poste. Parfois, sur les matches que je vis près des bancs de notre D1, je peux laisser échapper quelques intonations sur des actions que je vois en temps réel, mais je ne pourrais pas faire ça sur 90 minutes.

Selon vous, quel est le meilleur commentateur à BeTV?

Le meilleur… J’aime tous mes collègues ! Bon, je dirais Bruno Taverne car il est un mix réussi de passion et de professionnalisme. Il me fait penser aux grandes heures du journalisme sportif avec un ton exceptionnel en plus. J’ai d’ailleurs une anecdote à ce sujet : un jour, on est allé couvrir un match de Premier League, et le match était à priori mauvais. Avec ses interventions, Bruno a, toutefois, rendu le match plus intéressant.

Et le plus prometteur ?

Je dirais Patrick Stein qui est très professionnel et sobre à la fois. Je tiens de nouveau à préciser que j’aime tous mes collègues ! (Rires) 

 

Propos recueillis par Bruno Ahoyo