Après Oni et Pacemaker, le jeune rappeur Chanje revient en 2021 avec son tout dernier projet intitulé « E.M.I ». Âgé de la petite vingtaine, le rappeur originaire de Vélizy en est déjà à son troisième projet. Jeune, actif et ambitieux, le jeune rappeur à la notoriété grandissante démontre à nouveau l’étendue de son talent à travers ce nouveau projet composé de 10 titres explosifs.
Salut Chanje ! L’intro du projet : « Mauvais pour l’éducation » place plutôt bien le décor. Le morceau est assez progressif et j’ai ressenti que tu te livrais de plus en plus. Au fur et à mesure que le son avance, on a l’impression que tu te libères de plein de choses cachées en toi…
CHANJE : Salut ! Oui je pense que tu as raison, c’est un peu le principe du son, c’est pour faire la passerelle avec l’ancien projet. C’est une mise en abime un peu spéciale. « Mauvais pour l’éducation » est inspiré du manga Akira et dans le morceau je parle de « Tetsuo » qui est un des personnages emblématiques de ce manga. Le son part crescendo, un peu comme un manque de contrôle et à la fin ça explose. Dans ma musique je libère des démons, des douleurs, c’est un peu comme ça que je marche, pas tout le temps, mais c’est comme ça que je fonctionne.
On ne retrouve aucun featuring dans le projet peux-tu expliquer ce choix ?
A noter que je suis clairement ouvert à des featurings, d’ailleurs il devait y en avoir sur le projet, mais au final pour des raisons ou d’autres ils n’ont pas pu se faire, c’était surtout une histoire de timing. Mais au final je trouvais que le projet se suffisait très bien lui-même et je trouvais ça cool que ce soit très intimiste.
Sur le morceau « Bocal », est-ce qu’on t’a déjà dit qu’on pourrait choisir Laylow comme étant l’une de tes inspirations ?
(rires) C’est fou parce qu’on m’a déjà dit ça, mais j’avoue que je n’écoute pas du tout Laylow. Gros respect à lui, mais je n’écoute pas vraiment sa musique. J’ai écouté une fois son projet «Trinity », mais vu qu’on me comparait déjà à lui je me suis dit que ça ne servait à rien d’écouter parce que sinon j’allais vraiment finir par m’inspirer et ça allait devenir relou (rires). Donc très sincèrement il n’y a pas de Laylow dans mes inspirations. Dans mes inspirations il y a pleins de choses comme de l’afro, du Burna Boy et tout ça, puis dans mes classiques y’a du Niro, du Booba, du Youssoupha, etc. Récemment y’a Lala &ce qui m’a mis une belle claque.
Est-ce que tu penses que c’est juste que notre oreille, et c’est humain, veut créer des liens pour essayer de se retrouver dans les univers ?
Carrément, je pense que tu as tout dit c’est vraiment ça. Ce n’est pas un reproche parce que je fais pareil sans m’en rendre compte, mais c’est juste que les gens ont formé des cases dans leurs têtes. La première chose qu’on fait, en écoutant un artiste – souvent – c’est de trouver des similitudes avec un autre artiste que l’on connait déjà.
Dans le dernier morceau du projet « ByeWest », tu dis « Tout pour les miens on a grandi dans les mêmes galères ». J’ai senti beaucoup d’émotion dans ce morceau et beaucoup d’amour pour tes proches.
Je dis très souvent que je n’ai pas d’amis, j’ai que des frères. Ca fais maintenant 15 ans que j’ai la même bande et je n’ai jamais eu d’autres amis. On est en autarcie avec nous-mêmes. J’ai mon équipe qui s’appelle le 6e étage que je dédicace fort. On a vécu ensemble, on a dormi à 8 dans une chambre, c’est ma plus grande force. L’impact qu’ils ont dans ma musique est immense, parce qu’ils étaient là à mes premiers concerts quand il y avait 4 mecs dans la salle et ils sont toujours là donc S/O le 6e. Ce n’est pas de l’amitié, c’est de la fraternité.