Ulysse c’est trois potes un peu rêveurs qui se sont mis à faire de la musique. L’épopée a débuté fin 2013 lorsque Ben, Arnaud et Julien ont fini leurs études, mais ne voulaient pas d’une suite banale. Leur talent se marie avec du synthé et un fond de musique électronique pour donner un son vibrant et mélancolique. Alohanews est allé à la rencontre d’Ulysse lors des nuits Botanique.
Comment s’est formé votre groupe?
Arnaud : Julien et Benoit se connaissent depuis le secondaire. Puis on s’est tous rencontrés en école de communication quand on avait 18, 19 ans.
Julien : À la base on était vraiment des potes, plusieurs années avant de commencer à faire de la musique ensemble.
Vous êtes vraiment une entité musicale de 2018 à savoir que vous ne vous cantonnez pas à un style bien particulier…
Julien : Oui. On n’a pas cette barrière de tout catégoriser.
Arnaud : T’as accès maintenant à tellement de musiques que c’est impossible de dire que t’écoutes un seul genre parce qu’il y a tellement de choses à prendre dans tous les genres différents et tout évolue tellement vite. Le hip-hop est maintenant mille fois plus mélodieux et les rappeurs tentent de poser sur des instrus auxquelles on n’aurait jamais pensé avant.
Julien : Même dans le public je trouve que ça se voit, quand tu vas voir des concerts : avant t’avais vraiment un type de public pour un type de musique et maintenant tu vas avoir des gens qui vont voir des trucs super différents.
On voit que vos clips vidéos sont recherchés, comment vous les réfléchissez ?
Benoît : On essaie vraiment de transcrire dans nos visuels ce que la musique évoque. On est pas mal obsédés par la symétrie, par les lignes. On nous dit souvent que notre musique est aquatique ou fait référence à l’espace.
Julien : Ça se ressent dans la musique aussi, on aime bien tout ce qui est nappé de synthé, tout ce qui est “dreamy” même si je n’aime pas le terme.
Dans vos clips on ressent un côté urbain et onirique, est-ce que vous avez besoin de vous évader de la ville?
Julien : J’aime bien m’évader de la ville de temps en temps. Je me sens vite oppressé. J’ai besoin au moins une fois par semaine d’être dans un endroit calme et sans bruit.
Benoît : On est quand même des citadins, on ne pourrait pas vivre loin de la ville. On aime qu’il se passe plein de trucs. C’est rassurant. Pour composer ou mixer on aime quand même aller à la campagne. On se sent plus en paix.
Le rap belge explose comme jamais. Est-ce que vous ressentez ce nouvel intérêt pour la musique belge ?
Arnaud : En quelque sorte, après je pense que c’est loin d’être comparable, les projecteurs restent quand même vraiment braqués sur le rap ou des phénomènes comme Angèle. C’est clair que tu sens un petit truc qui vient de la France qui dit ; “c’est bon d’être Belge maintenant” ! Tout a commencé avec Stromae qui représente vraiment la culture belge et qui a donné envie de la défendre.
Est-ce que vous avez des envies de collaborations improbables ?
Arnaud : Pour le coup faire un feat avec Roméo Elvis ce n’était pas forcément quelque chose a priori évident, mais on voulait mélanger électronique et rap pour créer quelque chose de frais et de nouveau. Si on pouvait faire un feat avec une vieille gloire, on serait chaud.
Julien : Patrick Sébastien si tu lis l’article!
Qu’est-ce qu’on dit à ses parents à ses proches quand on évolue si vite dans la musique ?
Benoît : Les parents ne se rendent pas compte. Si ça n’apparaît pas dans le petit journal du quartier, ils ne sont pas vraiment impressionnés. Au début ma mère me disait : “je ne comprends pas, qui vient à vos concerts ?”. Mais nos potes sont très fidèles et viennent à chaque concert.
Propos recueillis par Parissa Javanshir