Mahalia nous fait voyager dans son univers musical qu’elle qualifie de « soul psychoacoustique » et ses paroles simples et justes. En septembre 2018, on s’était entretenu avec elle autour de thèmes tels que la féminité, l’art et l’amour. Puisse-t-elle communiquer tout cela sur la scène de l’Ancienne Belgique ce jeudi 18 avril.

Wolfgang Amadeus Mozart ne serait pas devenu ce qu’il était sans l’éducation musicale pourvue par son paternel. Il en est un peu de même pour Mahalia. Ses parents étant musiciens, son inconscient fut caressé dans tous les sens par un cocktail de musiques éclectiques: un soupçon de soul agrémenté d’une rasade de hip-hop et le tout saupoudré de pop indie. Elle jouera de la guitare et écrira des chansons dès l’âge de 12 ans, chose dont elle ressentira la nécessité suite à un coup de cœur pour un garçon. C’est à 13 ans qu’elle se fera repérer et signe dans la foulée dans le mythique label « Atlantic Records ».

 

Elle sortira deux EP’s ( « Head Space» et « Seasons », respectivement sortis en 2012 et 2015) et l’album « Diary Change » en 2016 où une forte influence biographique se ressent à travers les morceaux, en particulier sur « I Remember », où elle relate sous forme de réminiscences une relation du passé, et « Mahalia » où elle adopte le regard de la petite fille qu’elle était sur son quotidien actuel. Sur le joli morceau « Begin again », elle relate sur un air de guitare une relation ambiguë avec une personne à travers les réseaux sociaux. Intelligemment, elle évoque la dématérialisation des rencontres et le manque d’empathie qui en résulte. Un constat qui fait sens à une époque où Instagram, Facebook et consorts semblent indispensables pour la promotion d’un artiste, avec le corolaire qu’on s’intéresse d’avantage à son image qu’à sa musique.

 

Fort heureusement, son image, elle la travaille dans un bon sens. En témoignent de nombreux clips créatifs qui respirent de cette bonne vieille énergie soul. Il suffit de visionner “I wish I missed my ex” réalisé en reverse pour se convaincre que ce genre musical est le meilleur antidépresseur qu’il soit (la prochaine fois allez chez votre disquaire plutôt que chez votre psy, ce sera moins cher et plus efficace). Sur scène, elle fait symbiose avec son public, les barrières se brisent un instant et laissent place à l’échange et à la spontanéité. Souhaitons-lui bonheur et félicité lors de son passage sur la scène de l’AB qui a vu se produire de nombreux artistes qu’elle adule tels Adèle et Amy Winehouse (excusez du peu).

Bruno Belinski