Alohanews est allé à la rencontre d’un nomade 2.0. Riadh Niati, ce jeune français de 22 ans a parcouru plusieurs pays passant par les balkans, l’Egypte allant jusqu’en Asie du sud-est. Durant ses voyages, il a capturé des moments et des paysages à couper le souffle avec son appareil photo. Ce juriste international de formation a voulu mettre de coté la théorie pour aller sur le terrain.  Lors de cet entretien, il est revenu sur son expérience ainsi que ses projets dont Ram’Asia. Rencontre.

Peux-tu te présenter auprès des personnes qui ne te connaissent pas encore?

Je m’appelle Riadh Niati. De formation, je suis photographe et juriste international. Je suis passionné de culture et d’histoire, donc forcément passionné de voyages. Depuis quelques mois, je sillonne les pays qui m’intéressent.

Tu es un globetrotteur. Tu as visité 18 pays à travers le monde. Pourquoi t’es venue l’envie de voyager à travers le monde ?

J’en ai visité plus de 18 maintenant. Mon idée n’était pas de voyager à travers le monde ou de faire un tour du monde. A la base je devais simplement aller en Allemagne et je me suis retrouvé en Malaisie en passant par le Kosovo, la Turquie, etc.

Quels ont été les pays qui t’ont le plus marqué durant ton périple ?

L’Egypte durant la révolution, l’Indonésie et le Kosovo. Le Kosovo a été vraiment le point de départ dans le sens où c’est là où je me suis interdit de me rendre dans des hôtels. C’est à partir de là où j’ai commencé à dormir chez l’habitant. Les Albanais du Kosovo ont été très chaleureux. J’ai pu distinguer un pays qui avait des problèmes totalement étrangers à nous. Je m’y suis fait bien plus que des amis mais des frères. J’ai une petite pensée pour Dardan et sa famille pour m’avoir accueilli près d’un mois chez eux en plein hiver. Et là bas, l’hiver c’est quelque chose !

Tu as été en Egypte durant la révolution. Comment as-tu vécu cette expérience ?

C’était  un moment où l’on pouvait déceler de l’humanité. Des personnes se sont battues à travers des ONG et ont aidé leur voisin. J’ai côtoyé des personnes d’origines allemandes, françaises ou égyptiennes qui allaient dans un même sens pour le droit et la justice sociale. J’y ai fait des belles rencontres. Mais c’était également lourd. Nous pouvions constamment nous faire attaquer. Il n’y avait ni police pour nous venir en aide ni rien. C’était l’anarchie ! Tout le monde pouvait escalader les pyramides. Les attaques à l’arme blanche étaient devenues banales. Je me suis même fait agresser par un couteau là bas pour mon appareil photo dans la place Tahrir. J’y suis retourné en mai pour un projet qui me tenait à cœur, InHub et un autre projet par la suite : Forgotten People Of Egypt.

Justement, je voudrai revenir sur ce projet « Forgotten people of Egypt ». Est-ce que tu peux nous en parler ?

Je voulais apporter un regard différent que celui par les médias de masse (instabilité et insécurité) sur l’Egypte. Je me suis lancé ce défi en parcourant la région de mettre en lumière les Egyptiens autrement. Très vite, je me suis rendu compte que l’Egypte avait une population très jeune mais fort épuisée de la situation dans laquelle elle vit. Cette jeunesse, nous en entendons beaucoup parler, mais les autres? A mon retour en France, j’ai eu beaucoup de questions concernant l’Egypte et les Égyptiens. Cette fois-ci je voulais y répondre avec la photo.

Le fait d’être arabophone m’a permis de communiquer avec cette autre catégorie de la population : ces personnes âgées, ces femmes, ces jeunes analphabètes, cette tranche de la population contrainte au silence. De plus, de l’Egypte, nous entendons très rarement parler des minorités qui vivent en Egypte à savoir les communautés Ababdehs, Bejas, Nubiens, Toubous, ou encore Siwis.

Au cours de mon voyage l’an dernier, j’avais décidé de voir de mes propres yeux la réalité du quotidien des Egyptiens, loin des médias ou encore des « on dit ». Une réalité qui est terrifiante et à la fois passionnante. Une réalité ou se faire attaquer au couteau, harceler sexuellement ou intimider par l’armée est devenu banal.  Mais j’ai aussi découvert l’hospitalité, l’accueil et l’espoir qui règne en Egypte.

J’ai décidé de retourner en Egypte cette année, avant les élections présidentielles, car après, il sera tout simplement trop risqué de s’aventurer avec un appareil photo tout en étant étranger. L’année dernière, ayant subi une attaque sur la place Tahrir, je peux témoigner à quel point les journalistes sont ciblés. Contrairement à l’année dernière, les journalistes et photographes sont désormais des cibles du gouvernement.  Avec cette exposition, je voulais montrer ces Egyptiens, loin des pyramides et autres attractions. Le projet consiste simplement à dresser plusieurs portraits de ces Egyptiens, à monter une fresque de l’Egypte actuelle. En tant que photographe, je voulais saisir leurs portraits, dans un contexte où il n’est pas bon de parler. Je voulais saisir leurs messages, leurs sentiments, leurs conditions de vie et leurs aspirations pour demain.

Tu es actuellement en Indonésie, à Bali pour un nouveau projet Ram’Asia. Est-ce que tu peux nous expliquer en quoi il consiste ?

En ce mois de Ramadan, j’ai décidé de partir en Asie du Sud Est pour montrer une autre vision de ce mois sacré chez les musulmans. J’ai choisi de mettre en place ce projet pour détacher cette idée qu’un  musulman est forcément arabe. Je suis passé par la Malaysie et notamment dans la très belle ville de Mellaca. Actuellement, je suis à Bali en Indonésie. C’est le pays où il y a le plus de musulmans dans le monde.

Je vais tenter de diffuser le plus possible des vidéos de mon périple. Soyez donc clément pour le montage rapide car je n’ai vraiment que très peu de temps entre les photos, mes voyages et filmer/monter/upload! Le dernier épisode pour l’instant est celui de Melacca.

Un mot pour Alohanews ?

Je ne suis pas très bon pour les mots. Je préfère la photo, c’est pourquoi je donne en exclusivité pour Alohanews deux photos de mon voyage. Continuez comme ça les gars.

 

Propos recueillis par Mouâd Salhi

 

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