Kalash Criminel, rappeur du 93, a sorti son album « La fosse aux lions ». Un opus instinctif avec des morceaux chargés d’énergie, de hargne insolente et, au fond, une mélancolie qui n’a jamais quitté le rappeur. « La fosse aux lions » est un projet qui a pour ambition de traverser le temps.

Nous sommes partis pour une énième escapade à Paris. En ce lundi de décembre, le froid faisait ses présentations. Dans le sous-terrain parisien, je pensais à cet artiste haut en couleur : Kalash Criminel. Un nom qui ferait flipper la ménagère de 50 ans qui se demande sans cesse si Crimi a coutume de crier « Allah o akbar » avec une telle dégaine. Que nenni. Le rappeur du 93 arbore fièrement son accessoire avec au départ l’envie de cacher à ses parents son activité parallèle : le rap. Le succès de ses titres a convaincu le roi des sauvages à garder finalement sa cagoule et a fait d’un objet anodin, une marque de fabrique.

Durant l’escapade dans mes pensées, je revenais sans cesse sur cet instinct – dans les textes notamment – du rappeur : d’où vient-il ? Je me suis ensuite attardé sur les références rapologiques de Kalash Criminel : Despo Rutti et Kery James en particulier. Pourquoi un rappeur aussi brut a cette attirance pour des artistes torturés, mélancoliques, abîmés par la vie ? Que disent ces références sur notre artiste qui scande le « Cougar Gang » ? C’est avec ces questionnements aux frontières de l’intime que l’équipe Alohanews est partie à la rencontre de Kalash Criminel.

Arrivés au studio du rappeur, pas le temps de niaiser. Le matériel installé, on partait à la découverte d’un univers, que dis-je d’une humanité tout entière qui respire à travers des textes bruts, directs, mais aussi parlant de l’être caché derrière un costume de rappeur. Entretien.

Nikita Imambajev