Rappeur, artiste, acteur, humoriste, James Deano porte plusieurs casquettes. Olivier Nardin de son vrai nom est surtout connu pour ses illustrations musicales. Originaire de Waterloo, le « fils du commissaire » fait un tour d’horizon du rap belge pour Alohanews. 

Quelle est votre vision du rap belge actuel ? 

Je pense qu’il y a pas mal de rappeurs de qualité qui débarquent. Malheureusement, il n’y a toujours pas de structures massives pour encadrer les talents. Nous devons tout réaliser de A à Z ce qui fait de nous des jeunes entrepreneurs et bricoleurs avec les moyens du bord. Toutefois, c’est plus facile aujourd’hui étant donné qu’Internet est accessible à tous. Le prix démocratique du matériel est aussi un aspect positif. Il y a donc de bonnes choses, mais c’est l’organisation générale qui est encore à travailler.

Que pensez-vous du public belge et de son support ? 

Il y a certes un support du public belge, mais un problème s’impose : la barrière de la langue. Les néerlandophones ne suivent pas les artistes francophones vice et versa.

Il y a environ 4 millions de francophones. De ce nombre, nous pouvons escompter toucher un potentiel de 1 000 000 amateurs de musique urbaine. Notre situation est clairement incomparable avec celle de la France.

Le rap belge en France, une utopie ? 

Ce n’est pas impossible, mais ne dit-on pas « loin des yeux loin du coeur » ? Il est donc difficile de se faire connaître dans un pays que nous ne représentons pas forcément. Le web permet quand même de dépasser largement les frontières. Des exemples l’ont prouvé précédemment (Stromae, moi-même…).

Vous avez explosé avec « Les blancs ne savent pas danser ». On a pu également vous apercevoir dans différents films français tels que Banlieue 13 – Ultimatum etc.. Pouvez-vous parler de cette expérience et des opportunités qu’elle vous a apportées ? 

Il faut savoir que j’étais assez actif en Belgique depuis des années avant de décrocher un deal en France. Cette occasion m’a permis d’avoir une machine de guerre derrière moi composée d’attachés de presse, d’investisseurs, et j’en passe. Grâce à ces bases solides, j’ai eu accès aux gros médias qui ont fini par m’offrir une importante exposition. Ce « buzz » a engendré différentes propositions notamment dans le monde du cinéma, mais, avant tout, j’ai pu faire beaucoup de concerts.

Chaque semaine, on voit apparaitre un nouveau freestyle de votre part sur la toile. Pouvez-vous en dire un peu plus sur ce concept ? 

L’idée de ces freestyles était d’assouvir les attentes du public c’est-à-dire d’offrir un « show » en intégrant bien la traduction française de ce mot. Chaque semaine, je dévoile mes créations aux gens qui me suivent. Ce concept a pour but de montrer ma productivité et d’être présent en permanence dans les esprits.

Quel en est l’objectif ?

D’avoir l’occasion de faire des concerts un peu partout et, par ce biais, gagner ma vie. Il est important de savoir que je suis totalement indépendant. J’essaye d’augmenter ma notoriété afin d’avoir un maximum de soutien du public. Qui dit soutien, dit potentielle chance de décrocher une proposition de la part d’une maison de disques. Tout reste à faire !

 

Propos recueillis par Nikita Imambajev