La fin d’un long trajet vers un nouveau départ. Comme chaque année, la communauté musulmane passe l’épreuve d’abstinence. Une tâche fondamentale qui est prescrite dans les cinq piliers de l’islam. Cet espèce de complément spirituel est censé permettre aux initiés de modifier leur train de vie et de se débarrasser des mauvaises habitudes. Un apprentissage qui se termine aujourd’hui pour la plupart des musulmans. Terminus tout le monde descend.  

C’est avec ce jeudi 8 août que se termine le mois de jeûne musulman de l’année 2013. Plus d’un milliard d’initiés terminent leur devoir obligatoire pour laisser place à la grande fête de l’Aïd El-Fitr. Les “Salam” remplissent les foyers, les sourires s’échangent, les mets fleurissent sur des tables comme du jasmin en Tunisie, bref c’est la consécration ! Mais la récompense n’est-elle pas le rappel de la valeur de notre quotidien ? Nous qui sommes majoritairement dans l’aisance et dans l’oubli de ce privilège. Dès aujourd’hui, les petites habitudes reprennent le cours avec, je l’espère, un tout autre goût. Au placard la vanité pour laisser place à la patience et à la vertu. Pourvu que ça dure dira-t-on !

A la recherche d’élévation spirituelle, le mois sacré n’est pas seulement la privation des besoins vitaux. Au contraire ! Il est donc important de rappeler que le jeûne passe avant tout par les actes du cœur et il est nécessaire de poursuivre ses efforts fournis lors du mois de ramadan. De ce fait, prendre soin des autres et particulièrement des parents permet d’atteindre cette exemplarité religieuse. Les liens familiaux et sociaux sont des piliers pour maintenir un équilibre de vie stable et prospère.

Un mois qui hisse l’âme

Boire et manger jusqu’à la suffisance devront rappeler le manque de certaines personnes dans le besoin…et inciter au partage. Ce mois mène naturellement à la réflexion. En jeûnant la journée, le croyant est confronté aux épreuves que peut traverser un nécessiteux. Cette expérience contient une approche philosophique qui encourage l’altruisme. N’hésitez plus, partagez, car faire plaisir fait plaisir !

Enfin, chaque personne est censée apprendre de ses faiblesses et surtout ne pas les oublier. Le mois du ramadan permet de prendre conscience des limites de tout un chacun. En perpétuel combat pour la maitrise des pulsions, le musulman est averti de ses carences. Bref, cette épreuve d’abstinence est une occasion parfaite pour cultiver l’enseignement.

Sous un soleil de plomb ou sous une fine pluie, le mois du sacrifice s’achève doucement une année de plus partout dans le monde. Les musulmans de tous pays, de toutes origines, de toutes coutumes finissent leur devoir dans la plus grande des solidarités. Partage et remerciements seront, je l’espère, les maîtres mots pour les jours/mois à venir. “Aid Mabrouk” !

Nikita Imambajev