Je crains que les temps nous aient rattrapés, chacun au coin de sa rue,

Là où personne ne croise que son ombre quand le soleil ne se montre plus.

Lui aussi, par peur, extrêmement anxieux, trouve refuge derrière les nuages,

Qui se laissent transpercer par ses rayons aux multiples plumages.

C’est sous les coups de minuit que leur histoire a peut-être vu le jour,

D’un baiser fougueux d’au loin ils s’éloignaient d’un pas très lourd.

L’un craint la dent du serpent qui dort,

L’autre se moque bien d’épine qui se tord.

Comme un voleur qui fuit au bruit des tambours,

Le poison se répand et danse au milieu de la cour.

Comme les sbires à l’épée froide sont complices,

Au sort des supplices déploient leurs milices.

C’est les yeux vides qu’ils contemplent d’en face la mort,

La cruauté, le désarroi, les maux et plein d’autres vices,

Dans un état plus caressant que leurs délices,

Remplissent presque à ras bord la bouche qui mord.

Au front des copieux murmures,

Tout le monde se hâte à la tâche comme on attendrait le printemps et sa verdure.

Des bouquets de silence s’offrent sous des imperméables trompeurs,

Criant vouloir semer l’espoir d’un tant soit peu des cœurs.

Clarté des astres étend le soupir à l’haleine d’aurore,

Même les oiseaux ne nous colportent que des horreurs.

Et ils veulent soi-disant protéger nos pensées parfumées à la fleur d’oranger,

Pour qu’ensuite nous faire plonger dans le magma de propagandes mensongères.

Sur le feuillage, c’est quand même drôle comme ils feuillettent leur feuilleton,

Lumière, bras de reporters, ça tourne … parfois au calvaire !

La conscience, enfin s’ils en ont une, se flétrit selon d’où tu viens,

Mais surtout ce que tu détiens comme songes laissant à l’arrière encore des bourdons.

Moins qu’un orage de passage, le tourbillon des regrets n’excuse pas les dégâts,

C’est le devoir des pleurs, du sang et des innocents qu’il faudra se remémorer à présent.

Survivre en ville croyant être en pleine jungle qui, elle, a pitié de notre comportement,

Plus sauvage que les animaux traités de tel seulement aux armes et mots bien bas.

Voilà l’histoire qui unit malgré tout celle de l’Amour très avide de jouissance,

Et celle de la Haine emplie de tendres plaintes aux appels à la résistance.

Mia’Os