Selon le 25e rapport de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), plus de 2297 journalistes professionnels des médias ont été tués depuis 1990. Le monde du journalisme connaît une violence qui croit, en toute impunité depuis 2006.


Jim Boumelha, président de la FIJ, observe une « crise de la sécurité dans le monde journalistique ». « Ces rapports annuels sont plus qu’une simple liste des noms de nos collègues tués », raconte le président. « Ils constituent notre hommage à leur courage et au dernier sacrifice payé par les milliers d’entre eux  qui ont perdu la vie alors qu’ils remplissaient leur mission d’informer et de responsabiliser le public ».

Le rapport fait un constat alarmant : malgré la large partie des meurtres qui se produit dans des pays en guerre, les journalistes sont aussi ciblés pour d’autres raisons. « Beaucoup sont victimes de barons du crime organisé et de fonctionnaires corrompus », affirme Anthony Bellanger, Secrétaire général de la FIJ. « Il s’agit d’une découverte récurrente dans nos rapports ; il y a beaucoup plus de journalistes tués en temps de paix que dans des pays dévastés par la guerre », poursuit-il.

Dans le top 10 des pays les plus dangereux pour les journalistes figurent – par ordre décroissant – l’Irak (309), les Philippines (146), le Mexique (120), le Pakistan (115), la Russie (109), l’Algérie (106), l’Inde (95), la Somalie (75), la Syrie (67) et le Brésil (62). À noter que l’année dernière, la France – avec l’Irak et le Yémen – était tristement célèbre pour sa première place du classement des pays comptant le plus grand nombre de journalistes tués. Cette place en tête du peloton s’explique par l’attaque terroriste contre le journal satirique Charlie Hebdo.

Le FIJ met le doigt sur le manque d’attention sur les violences faites aux journalistes. Le rapport indique que seul un meurtre sur dix est suivi d’une enquête, ce qui aggrave la violence à l’égard des représentants des médias. Le Secrétaire général, Anthony Bellanger, insiste sur le devoir de protection des journalistes : « Cette action exige de la part des gouvernements le respect de leurs obligations internationales, en investiguant sur  les meurtres de journalistes et en traduisant en justice les responsables, afin de dissuader toute violence future ». Le FIJ représente plus de 600 0000 journalistes dans 139 pays.

Nikita IMAMBAJEV