Vivre dans la rue est loin d’être facile. Insécurité, méfiance et inconfort : comment garder une joie de vivre dans de telles conditions ?

Le 16 août dernier, nous nous sommes rendus à Liège et avons rencontré Brigitte, une femme incroyable qui loge dans la gare de Liège depuis maintenant plus de dix mois. Malgré sa situation, cette dernière nous accueille aux côtés de son compagnon avec un grand sourire.

En échangeant avec elle, celle-ci nous a parlé de sa vision de l’amour, de la colère, de l’amour-propre. Nous percevons une femme touchante, qui met l’humain au premier plan. Brigitte met en avant les petits gestes du quotidien, les gestes simples qui font la joie des autres.

« Dans la rue, l’amour c’est tendre la main à quelqu’un qui pleure, c’est lui donner une bouteille d’eau quand il a soif. Lui dire simplement bonjour, c’est déjà de lui donner un peu d’amour pour sa journée. » ou « Il y a un manque d’amour dans la réalité qu’on vit, l’amour maintenant les gens ne savent même plus ce que c’est. Tendre la main à son enfant, c’est déjà un geste d’amour. »

Malgré une vie compliquée, seul le bonheur se fait ressentir sur son visage. Alors que nombreux auraient baissé les bras, Brigitte continue de sourire, de rire, de penser aux autres. Un exemple de force et de courage.

« Avec toi, j’ai retrouvé la tendresse,

Même la confiance en l’autre.

Oubliant toutes mes déceptions,

Un peu de plaisir de vivre,

Rien que pour ça, je te dis merci. »

Pour oublier sa condition, Brigitte a décidé d’écrire des poèmes. Dans ces poèmes, Brigitte parle de ses sentiments – qu’ils soient bons ou mauvais – ou même de ce qu’elle voit au quotidien. C’est lors de sa rencontre avec Zakaria, jeune étudiant verviétois, qu’un espoir est né chez Brigitte, l’espoir d’un jour publier son recueil de poésie. Zakaria, touché par l’histoire de Brigitte, s’est décidé à l’accompagner dans les démarches pour réaliser ce rêve.

En France, le nombre de sans-abris est estimé à 200 000 et 4 millions de mal-logés d’après la fondation Abbé Pierre. Les problèmes de logement restent un vrai problème. Parmi ces personnes en difficulté, 1/4 ont un emploi. Avoir un travail « stable » n’est donc pas non plus une fin en soi. De son côté, Brigitte espère sortir de la rue grâce à la publication de son recueil de poésie qui sortira le 20 septembre.

Pierre Kaftal